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332 LIVRE lV, CHAPITRE ·lX syuaen Latium, L’armée des Optimates se partagea. Le proconsul Me- °°"jî,ÈÈ'i“S tellus, appuyé sur l’insurrection du Picenum, tenta de pénétrer dans la haute Italie, pendant que Sylla, parti de Campanie, marchait droit sur Rome. Carbon alla a la ren- contre de Metellus : Marius se réserva d’attaquer le corps principal dans le Latium. Sylla, arrivant par la voie Latine, · ' rencontra l’ennemi à Signia, et celui-ci,_reculant jusqu’au· victoire lieu appelé le Port-Sacré [Sacriportus], entre cette ville d"P°"`S“"d· et la principale place d’armes des Marianiens, Prœneste, y A prit position pour le combat. L’armée de Marius comptait — 40,000 hommes : l’humeur farouche et la bravoure de son chef en faisaient le digne ûls de son père. Mais il n’avait pas sous ses ordres les bandes éprouvées que l'autre Marius avait menées dans ses batailles : jeune, `inexpérimente . qu’il était, il pouvait encore moins se comparer au vieux capitaine. Ses hommes ne tardèrent pas a plier : et pen— dant la mêlée une de ses divisions, passant à l’ennemi, accéléra la défaite. Plus de la moitié des Marianiens furent ` tués ou pris : le reste, ne pouvant ni tenir ni aller gagner ‘ l’autre rive du Tibre, se jeta tant bien que mal dans la forteresse voisine. Quant à Rome, abandonnée, sans pro- visions, elle étaitirrévocablement perdue. Marius donna ordre de l’évacuer au prêteur Lucius Brutus Damasippus Prescriptions qui y commandait, mais avant, d’y mettre a mort tous d;’;"§§;îc· les hommes notables du parti contraire, épargnés jusqu’à ce jour. L’atroce proscription, par laquelle le fils renché— I · rissait sur le pere, fut consommée : Damasippus convoqua le Sénat sous un prétexte quelconque, et les proscrits tom- bèrent, les uns dans la Curie mème, les autres dans leur fuite et au dehors. Malgré tout le sang versé dans les der- nieres années, les assassins purent s’attaquer à plus d’un nom illustre. Ainsi moururent l’ex-édile Publius Antistîus, beau-père de Gnaaus Pompée; l’ex-préteur Gaius Carbon, fils de l’ami bien connu, l’adversaire ensuite, de Gaius ' Gracchus (p. 80) : ils étaient, après la fin malheureuse d’autres personnages plus éloquents, les deux avocats les