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_ CINNA ET SYLLA 329 avec son corps principal s’y trouvait déjà : il_semblait que · lejour décisif fut proche. L’armée du consul Norbanus — stationnait devant Gapoue, où se fondait la colonie nou- _ . velle avec tout l’appareil démocratique : la seconde armée s’avançait aussi par la voie Appienne. Mais Sylla avait atteint Norbanus avant qu’elle n’eùt pu joindre celui-ci. Un dernier essai d’accommodement n’avait eu d’autres — suites qu’un attentat sur la personne de son envoyé. ' Exaspérés, ses soldats se jettent aussitot sur Norbanus : vim,,,, se précipitant du haut du mont Tifata, ils dispersent du premier choc· l’ennemi posté dans la plaine : Norbanus, ` avec le reste de ses hommes, se réfugie dans la place de_ Capoue colonisée révolutionnairement, et dans Néapolis, ville anouveaux citoyens. Il y est aussitot bloqué. Les_ j troupes de Sylla jusqu’alors inquiètes de leur petit nombre en face des masses ennemies, avaient conquis dans la victoire le sentiment de leur supériorité militaire: sans ` s’amuser à faire le siége des débris de l’armée battue, Sylla se contente de cerner les villes où ils se cachent, puis s’avance sur _la voie Appienne jusqu’à Teanum, où est Scipion. A lui aussi,'avant d’en venir aux mains, il _ offre la paix, et, je crois, de très-bonne foi. Scipion, se voyant le plus faible, accepte : une trève est conclue. ' Entre Calès et Teanum a lieu 1’entrevue des deux géné- raux, tous les deux appartenant·à des familles d’égale noblesse, tous les deux hommes d’éducation_ et de mœurs élégantes, anciens collègues dans le Sénat. On s’entendit Lames » ~vite sur les points de détail; et déja Scipion avait expédié d°S§il;;;:"“° un message a Capoue, sollicitant l’avis de son collègue. .Mais voici que les soldats des deux camps se mêlent. Les Syllaniens, enrichis des dons et de l’or distribués par leur général, font comprendre, la coupe en main, aux recrues ` `peu belliqueuses de Scipion qu’il vaut mieux les avoir . pour camarades que pour ennemis :·Sertorius donne en vain l’avis au consul de couper court à ces dangereux tète-à·tète. Sur ces entrefaites l’accord qui semblait conclu —