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· 3*20 LIVRE IV, CHAPITRE 1-X je pense, _les restrictions apportées, peu d’années avant, _ aux distributions de céréales (p. 2l O); que, sur la motion .du· tribun du peuple Marcus fuuius Brutus, on commença sa av. .r.·c. au printemps de 674 la fondation d’une colonie à«Gapoue, selon les plans de Gaius Gracchus;` et qu’une loisur le crédit, dont l’auteur était Lucius Valerius Flacous le Jeune, ramena toutes les créances a la quatrième partie de leur·valeur nominale, annulant les trois autres quarts A a la décharge du débiteur. Mais ces lois, les seules tou- I chant à la constitution qui aient été promulguées durant le règne de Ginna, elles étaient toutes dictées sous la pres- ‘ , sion du moment; et ce qu’il y.a de plus déplorable dans cette catastrophe de la politique romaine, c'est qu’au lieu _ d'appartenir à un système quelconque, si pauvre qu’il fut, - . elles étaient promulguées au hasard et sans plan suivi. On caressait le peuple et, à la méme heure, on le blessait inu- tilement, en afiichant un dédain insensé pour la régularité constitutionnelle des élections. On aurait pu trouver un ` point d’appui chez lesfinanciers, et on leur inftigeaitla plus sensible blessure par la loi du crédit; Les étais les plus solides du régime, mème sans rien faire, on les avait . ' dans les nouveaux citoyens : on accepta- volontiers leur assistance; mais en même temps on ne songea pas à régler · définitivement la condition étrange des ,Samnites qui, citoyens romains de nom désormais, n’en revendiquaient 4 pas moins tout haut leur indépendance particulière comme le seul but et le- prix de tant de combats, et entendaient la défendre contre tous et un chacun. Après avoir traquéet tué 4 les plus notables sénateurs comme des animaux atteints de` . la rage, on n’avait_ rien fait pour ramener le Sénat à l’inté- ret du gouvernement ou, tout ou moins, pour lui inspirer un effroi durable, en sorte quele gouvernement lui-meme n’était rien moins que sûr de vivre. Ce n’était point ainsi · que Gaius Gracchusavait compris la ruine de l’oligarchie: jamais il n’eut toléré que lemaître nouveau du pouvoir, sur son trône édifié de ses mains, se comportàt à l’instar