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i 308 LIVRE 1V, CHAPITREIX été attaché aux noms de Saturnînus et de Sulpicius. Le · mouvement en tete duquel il se mit, dans ses motifs et dans son but, n’a que la plus vide et la plus triste apparence. Il ne vient point d’un grand parti. Il sort ·d’une bande de mécontents, sans visées politiques, sans une arriere·pensée qui vaille qu’on la nomme, et dont l'entreprise principale était le rappel des bannis par les voies légales ou autrement. Cinna ne serait entré dans la conspiration qu’après ses complices et seulement parce que les pouvoirs des tribuns étant aujourd’hui diminués, il fallaitàl’intrigue un consul qui servit de porte—voix aux motions du parti. Or, parmi les candidats consulaires ev av. J.·c. de 667, nul n’était un instrument plus docile que Cinna : il fut donc promu.- Mais, dans la seconde ligne des meneurs, on rencontrait des hommes plus solides : le carbon. tribun du peuple Grzœus.Pop·iriu.s Carbon, qui s’était fait un nom par son éloquence triviale et fougueuse, et avant smmus. tout Quintus Sartorius, l’un des plus habiles officiers de ` l’armée, personnage· remarquable · sous tous les rapports, depuis qu’il avait brigué le tribunat, devenu l’ennemi personnel du genéral de l’armée d'Asie, et que la haine avait poussé dans les rangs des mécontents, évidemment contre tous les instincts de sa nature. Le proconsul . _ Strabon, quoique en mauvaise intelligence avec le pouvoir, était d'ailleurs bien loin de se commettre avec la faction. Explosion · Tant que Sylla resta en Italie, les conjurés se tinrent d°‘“’é"°‘“"°"· cois, et par de bonnes raisons. Mais dès que, cédant, non aux exhortations du consul Cinna, mais à la nécessité des ` choses qui l'appelait en Orient, le proconsul tant redouté , . eut mis le pied sur son navire, celui—ci, appuyé parla majorité du collége des tribuns, s'empressa de proposer les lois qui n’étaient que la réaction convenue contre la es. restauration syllanienne de 666 : on y créait l’égalité civile au profit des nouveaux citoyens et des affranchis, comme ' Sulpicius en avait fait la motion : on provoquait la resti- tution entière des bannis appartenant a la révolution