Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/299

Cette page n’a pas encore été corrigée

l/ORIENT ET MITHRIDATE 295 Le roi de Pont, mesurant la force de ses armées sur ses · victoires faciles contre les milices de Bithynie et de Cappa— - doce, n’a pas compris que les choses ont pris pour lui en ` Occident une toute autre et défavorable tournure : déja ses courtisans chuchottent à son oreille le mot de trahison contre Archélaos qu’ils accusent. Il donne a sa nouvelle ‘ armée l’ordre péremptoire d’attaquer une seconde fois, et _ . d’en finir assurément avec les Romains. Il fut fait selon la volonté du maitre: on se battit du moins, si l’on n'enleva pas la victoire. Le choc eut encore lieu dans la plaine du Céphise, non loin d’0rchomene. Les Asiatiques jetèrent Batgjllev _ hardiment leur nombreuse et excellente cavalerie sur_ "'°'°h°'“è"°· l’infanterie de Sylla, qui fléchit et commença a céder. Le danger était pressant. Sylla saisit une enseigne, et poussant à l’ennemi, avec ses officiers et son état—major : « Si l’on » vous demande, cria-t—il à ses soldats, où vous avez aban- » donné votre général, vous répondrez : à Orchomenel » En l’entendant, les légions font volte—face; elles repoussent les cavaliers ennemis, et les rejetant sur les fantassins, mettent ceux—ci facilement en fuite. Le lendemain elles enveloppent et enlèvent le camp asiatique : la plupart des soldats de Mithridate sont tués, ou se noient dans les marais du lac Copaïs : un petit nombre, avec Archélaos, · rentre en Eubée. Les cités bœoticnnes payerent cherement leur seconde détection : quelques-unes furent rasées. Rien n’empechait plus d’entrer en Macédoine et en Thrace. — Philippes occupée, Abdèreévacuée spontanément par sa garnison pontique, tout le continent européen nettoyé, A tels furent les fruits de la victoire. La troisième année de la guerre tirant sur sa tin (669), Sylla alla prendre ses se sv. J.·c. quartiers d’hiver en Thessalie. Au printemps de 670*, il st. ‘ De même que le détail de tous ces événements, leur chrono- , logie est obscure; et le flambeau de la critique n’y peut guère apporter qu’une lueur de crépuscule. La date de la bataille de Chéronée `semble sûrement se placer en mars 668, sinon au même ee. jour que la prise d`Athènes, du moins à peu de jours de là. Très- vraisemblablement aussi, la campagne de Thessalie qui suivit, et la