Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/284

Cette page n’a pas encore été corrigée

' , 280 - LIVRE IV, CHAPITRE VIII —· ' Arméniens, entrait en campagne à la tete de deux cent I A cinquante mille hommes de pied, et de quarante mille chevaux. ll mettait en mer trois cents vaisseaux pontés et cent embarcations ouvertes : tous chiffres qui n’ont rien A d’exagéré, si l'on songeàsa puissance et aux tribus innom— l - brables des steppes qui lui obéissaientl Les chefs de ses armées, les deux frères Néoptolème et Archélaos, entre autres, étaient des Grecs, hommes de guerre prudents et _ éprouvés; et parmi ses soldats il ne manquait point dc combattants braves, ne craignant pas la mort. Dans ses bandes, les armures rehaussées d’or et d’argent, les riches vetements des Scythes et des Mèdes, se mèlaient et contras- taient joyeusement avec l’airain et le fer des cavaliers . hellènes. Sans doute il n’y·avait ni unité savante ni orga- nisation militaire qui rattachassent ensemble ces masses . mouvantes aux mille couleurs: sans doute ce n’était là encore qu’une monstrueuse machine de guerre asiatique, incapable de résister jamais au choc d'une—troupe mieux · disciplinée l·Bien des fois déjà, et il y avait apeine un siècle, 0n en avait fait l’épreuve dans les champs de Magnésie! Les Romains n’en voyaient pas moins tout l’0rient se lever , en armes devant eux, alors qu’au même moment il s’en fallait qu’ils eussent dans lfouest·des' perspectives plus mmm rassurantes. De quelque nécessité qu’il fut pour Rome dc d•=¤m¤S¤*·=¤ déclarer la guerre à Mithridate, le moment, certes, ne prises à Rome. _ _ · _ _ . pouvait tomber plus mal.- Aussi parait·ilvra1semblable que Manius Aquillius, en provoquant la rupture entre la République et le roi, n’obéissait qu’aux calculs égoïstes de ‘ ` son intéret personnel. Rome n’avait alors en Asie que le ‘ petit corps d’armée de·Lucius Cassius, avec les milices locales. Empêchée qu’elle était par la crise militaire et financière qui s’était déclarée au lendemain de l’insurrection italienne, elle ne pouvait, à tout le mieux, faire débarquer 88 av. a.·c. une armée de Ilégionnaires en Asie avant l’été de 666. Jusque-là, quels dangers ne couraient pas ses agents! On espéra pourtant que la Province serait suflisamment