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· IJOHIENT ET MITHHIDATE 217 · `Mithridate n’en laissa pas moins 1'année 664 s’écouler tout · .90 av. J.·c. _ entière sans tirer parti de _l’heure favorable. Il ne laissait , pas pourtant que de pousser activement et avec persistance ' sesprojets sur 1’Asie-Mineure. Cette étrange politique de paix et de conquête tout ensemble _ne pouvait durer. Elle fait voir que le roi de Pont n'appartenait pas aux hommes d’État de la grande école, et qu’il ne savait ni préparer la bataille comme Philippe de Macédoine, ni se. résigner comme Attale; mais qu’en véritable sultan qu’il était, il oscillait perpétuellement entre les convoitises ambitieuses, A et le sentiment de son infériorité relative..Je me rends compte pourtant de sa conduite au début de ses démelés avec Home. Une expérience de vingt années lui avait appris la politique actuelle de la République: Il n’ignorait pas que le Sénat romain n’avait en aucune façon la - manie des armes, et que mème il la redoutait plus que lui, Mithridate, ayant fait l’expérience des dangers que · tout généralat faisait courir au-gouvernement dans la capitale,~et les souvenirs de la guerre cimbrique et de Marius étant encore tout récents. Le roi sut agiren con- séquence. Il ne craignit: pas· de s’engager dans une voie ou ilse fût cent fois heurté contre- une déclaration de guerre s’il avait eu devantlui un gouvernement énergique, non asservi à l’égoïsme. En même temps il évitait soigneu- A sement toutecause d’hostilité ouverte, et qui aurait obligé le Sénat ài prendre malgré lui les armes. Dès que les choses tournaient au sérieux, il reculait, devant Aquillius · comme devant Sylla : évidemment; il espérait n’avoir pas toujours en face de lui des capitaines vigoureux et tiers; il espérait comme J ugurtha rencontrer aussi des Scaurus et des- Albinus. Espoir qui n’avait rien d’insensé, je l’avoue! Et pourtant l'exemple de Jugurtha- ne pouvait-il pas 4 aussi lui faire voir combien il était peu sûr de ne compter qu’avec la corruption du général et de l'armée de Bomc. De là à vaincre le peuple romain, il y avait loin encorel _ . Ainsi restait—on, entre la paix et la guerre; ct il y avait