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L’0P.lENT ET MITHBIDATE 2734 sant agrandissement, œuvre de vingt années, peut—etre. Elle avait laissé un simple Etat client se transformer en une grande`·p_uissance militaire, qui mettait jusqu’à cent mille hommes sous les armes: elle vivait en étroite alliance avec ce nouveau Grand-Boi d’Orient, parvenu, , ' un peu gràce à son aide, à la tète des États de l’Asie centrale; coniisquant tous les royaumes, toutes les · principautés à l’entour de soi, sous mille prétextes faux , qui semblaient une moquerie et un outrage pour l’Etat , protecteur toujours mal renseigné, et placé trop loin; se fortitiant jusque sur le continent d’Euro`pe; assis, dans la personne de son chef, sur un trone royal, dans la presqu’ile Taurique; étendant enfin ses frontières, à titre de suzerain, jusqu'aux régions voisines de la Thrace et de la Macédoine. Non que le Sénat n’eut délibéré sur ce grave événement. · ‘ Mais en acceptant les faits accomplis dans l’ai`faire de la succession paphlagonieune, en tolérant les usurpations de ' Mithridate, fondées sur le titre d’un faux testament, celles de Nicomède, avec son faux Pylœmène, ce grand corps . ne montrait que trop combien, sans s’y tromper d’ai|leurs, il s’attachait avidement à tout prétexte plausible de non— intervention. Néanmoins les injures allaient croissant et s'aggravant. Les princesdes Scythes Tauriques, chassés . de la Crimée, se tournaient vers Bome et demandaient seeours; et s’il était encore· quelque sénateur qui prit souci des maximes traditionnelles de la politique romaine, . il devait se souvenir qu’autrefois et dans de semblables occu1·rences le passage du syrien Antiochus en Europe, et l’occupation militaire de la Chersonèse de Thrace, avaient été le signal de la guerre d’Asie (III, p. 345). L’occupation de la Chersonèse Taurique par le roi du Pont devait être encore moins tolérée! Enfin la République se décida à rnmvemitm agir quand on apprit que la réunion de la Cappadoce au du Sé"“°' Pont venait de se consommer. Nicomede de Bithynie, qui de son côté avait voulu en prendre possession sous le . nom d’un autre pseudo-Ariaratlie, et qui voyait son ' v. 48 ‘