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270 LIVRE IV, CHAPITRE VIII . secours des Tauricns : ses 6,000 phalangîtes mirent ` en fuite 80,000 barbares, et les armes du roi de Pont · furent portées jusqu’au Dniéper. C’est ainsi que Mithridate conquit un second empire, contigu au royaume de ses , · pères, et comme celui—cî, ayant pour assises principales toute une ligne de villes de commercegrecques. Cet ` empire du Bosphore, comme on l’appelait, comprenait — toute la Crimée actuelle, avec les langues de terre situées en face sur la cote asiatique: il versait annuellement dans ' la cassette et les magasins royaux 200 talents (344,000 thai. = l,l77,500 fr.) et l80,000 boisseaux de blé [l64,43·&,7_80 litres]. Quant aux peuples des steppes, ' depuis les pentes septentrionales du Caucase jusqu’aux bouches du Danube, ils entrèrent ou dans la clientele du roi de Pont, ou dans son alliance, et lui procu- rèrent une foule de ressources, ou à tout le moins l’avantage d'un inépuisable champ d·’enr0lement pour ses _ armées. , Non content de ces magnifiques succès dans le nord, Mithridate se tourne en même temps du coté de l’est et La de l’ouest. Il fond complétement _dans ses états la Petite- . _ P"`m°`^'"‘é"i"' Arménie, jusque-là dépendante, mais non partie inté- ~ grante du royaume de Pont; et chose plus avantageuse Aiimcc encore, il entre en union étroite avec le roi de la Grande- ""°° Tig'°"°' Arménie. Il donneàTigrane sa fille Cléopâtre en mariage; gràce surtout à son appui, l’Arménien se dégage de la domination des Arsacides, et conquiert à son tour en Asie l la situation qu’ils y avaient jadis. On croit qu'aux termes d’une convention conclue entre les deux rois, Tigrane devait s’emparer de la Syrie et de l’Asie centrale, pendant que Mithridate occuperait l’Asie—Mineure et les cotes de la mer Noire : ils s’étaient promis mutuellement secours. Nul doute que la pensée de ce traité ne fût venue de Mithridate, bien autrement actif et capable que l'autre : il ' _ lui fallait couvrir ses derrières, et se procurer un allié puissant, et sûr. ` .