Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/270

Cette page n’a pas encore été corrigée

266 LIVRE IV, CHAPITRE VIII leur température variable, oscillant du climat de Stockholm a celui de Madere, par les sécheresses absolues et l’absence de neige qui durent souvent vingt-deux mois et plus, les steppes immenses, plats et déboisés, qui s’étendent au-delà de l’Euxin, du Caucase et de la mer Caspienne, se mon- trent aujourd’hui rebelles a l’agriculture, et plus encore à la colonisation fixe : il en était de meme dans les temps anciens, bien qu’en remontant à deux mille ans avant notre ère, les conditions climatériques y étaient peut—étre un peu moins mauvaises ‘. Là, les peuplades, apportées par Pémigration, s'accommodant au régime des lieux, s’adonnèrent et s’adonnent encore en —partie, à la vie nomade et pastorale; changeant sans cesse leurs demeures et leurs pàtures, menant leurs innombrables troupeaux de bœufs, plus souvent de chevaux, et voi- turant leur mobilier et leurs demeures sur des chars. Leurs armes , leur manièrede guerroyer, étaient conformes ' a leur vie : les habitants des steppes se battaient presque toujours à cheval et sans ordre zils portaient le heaume et la cuirasse de peau, le bouclier recouvert de cuir : ils avaient l_’épée, la lan_ce et l’arc: véritables ancêtres des modernes Cosaques, marchant de l’est à l’ouest, ils avaient poussé devant eux les Scythes indigènes, de race mongo- lique sans doute, lesquels se rattachaient par les mœurs · et les caractères physiques aux peuples actuels de la Sibérie. Ils appartenaient eux—memes , Sauromates, Roxolans ou Jazyges, à la famille Sarmate, d’origine slave, dit—on communément, bien que les dénominations · qui leur sont données, 1·appellent davantage les idionies médique et persique, et que peut—étre il conviendrait de avec Rome , et que d’autres leur soient antérieures (Memnon, 30; Justin., 38, 7 in [ine : Appien , Illitlzrid. 13 : Entrop. 5, 5.) 2 les raconter dans leur ordre de date serait chose impossible. ‘ ll paraît vraisemblable que l’aridité excessive, qui fait encore le granit obstacle a la culture dans la Crimée et dans les régions voisines , a dû s'augmenter par le déboisement de la Russie moyenne et du sud : auparavant les forêts garantissaient les pays de la côte , dans une certaine mesure , contre les vents désséchants du nord est.