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REVOLUTION SULPICIENNE · 251 s’accroître : il n’étaittolérable que parce qu’en fait le Sénat avait revendiqué le droit de consultation préalable, et qu’il ' _ avait su, par son intercession politique ou religieuse, arrêter toute proposition directementdéférée à l’assemblée . populaire (II, p. 98). Mais la révolution ayant passé par dessus les digues, les conséquences d’un régime absurdc s’étaient développées bientot, et renverser 1’État était ` devenu chose possible atout mauvais sujet de la rue. Quoi 4 de plus naturel, de plus nécessaire, en de telles circons- tances, quoi de plus conservateur dans le vrai sens du mot, que de formuler en termes exprès, et de consacrer · dans la loi les attributions sénatoriales déja autorisées par ` les faits? J’en dirai tout autant du renouvellement du cens I électoral. Le cens avait été la base de l’ancienne consti- ' tution; or, si la réforme de 51 3avait amoindri la prérogative 24; ,,.,_ _;,-C_ des plus riches, elle s’était gardée de laisser en matière ' V d’élections aucune influence aux censitaires au-dessous de 4,000 sesterces (840 t/zal. = 3,130 fr,). Mais depuis lors, une immense révolution financière s’était faite, et qui eut par elle-même justifié une élévation nominale du cens minimum. Aujourd’hui,' c’est encore pour rester . fidèle à son esprit que la timocmtie nouvelle change la lettre de la constitution, et qu’en même temps elle fait appel — eaux moyens les moins rigoureux qu’il soit possible, pour prévenir le marchandage des votes et toutes les hontes venant a la suite. Parlerons-nous des mesures de Sylla au ' ` regard des endettés, de la colonisation qu’il reprend en sous-œuvre? Là encore on trouve la preuve que s’il ne · descendait pas la pente des idées ardentes de Sulpicius, il I voulait cependant les réformes matérielles, comme les avaient voulues Drusus et les autres aristocrates plus clair- voyants. N’oublions pas d’ailleurs`que ces réformes, il les entreprenait de son plein gré, et après la victoire. Enfin ' si l’on veut constater aussi qu’il laisse debout les assises principales de l’édifîce constitutionnel des Gracques; qu’il ne touche ni à la juridiction équestre , ni aux distributions