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· RÉI/OLUTIONSULPIGIENNE ` 249 · nombre de colonies. Les combats et les procès criminels, durant·la guerre sociale, avaient éclairci les rangs du· ‘ Sénat. Sylla le_ renforca par l’adjonction de trois cents membres, choisis nat_urellement sous l’inspiration de l’intérét aristocratique. Il introduisit aussi des chan- · gements essentiels dans le système du .vote et dans l’ini¢ 4 tiative légiférante. La réforme de 5t3 et le régime, des 241,,,__,__C_ comices centuriates (IV, p. 96), qui conféraient le méme nombre de voix à chacune des cinq classes censitaires, ne. lui parurent pas devoir étre maintenus, et il revint à la_ vieille ordonnance de Servins qui, assignant a la première classe tous les ·citoyens riches à l00,000 sesterces (7,600 I/zal. = 28,500 fr.) et au—dessus, accaparaientà eux seuls presque la moitié des voix. De plus, Sylla exigea pour les grandes charges du consulat, de la préture et de _la censure, un cens électoral qui de fait excluait du vote actif A . tous ceux qui n’avaient point une certaine richesse. Enfin il restreignit l’initîative des tribuns en`matière législative : _ , toute motion désormais dut étre immédiatement portée . devant le Sénat, lequel avait à l’approuver, avant que le ` peuple n'en pût connaitre. · ' Ces mesures, réaction manifeste contre la tentative révolutionnaire de Sulpicius, avaient pour auteur le même homme qui s’était donné pour l’épée et le bouclier du parti constitutionnel : elles portaient d’ailleurs leur , cachet tout particulier. Sylla avait osé,.sans décret du « peuple, sans verdict des jurés, prononcer la peine capitale contre douze personnages éminents, comptant parmi eux des magistratsen exercice et le plus fameux général de son temps: afiichant publiquement son acte de pros- cription, il osait enfreindre la vieille et sainte loi de l’appel au peuple, et se riait du blàme sévère des person- nages les plus décidés du parti conservateur, comme Quinlus Scœvola, par exemple. Il osait bouleverser ` l’_ordre du vote pratiqué depuis un siècle et demi, et _ · rétablir un cens électoral tombé en désuétude et con- ~