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246 Ã LIVRE IV, CHAPITRE VI1· la guerre. Bien des discordes, bien des luttes funestes s’étaient débattues et vidées dans leur enceinte : jamais ' · pourtant armée romaine'n’en avait violé la paix consacrée: aujourd’hui le crime sans hésitation se consomme pour Rome emilie. une misérable question de commandement militaire en Orient. Une foisdans Rome, les légions gagnèrent la , hauteur de l’Esquilin : là, incommodées par les pierres et les traits lancés des toits, elles allaient fléchir, quand Sylla prend en main une torche enflammée, et fait mine de jeter sur les maisons l’incendie et la_ ruine. Les soldats arri- vent enfîn sur la place Esquiline (non loin de Santa Maria Maggiore), où les attendaient quelques troupes ramassées à la hate par Marius et Sulpicius. Les premières colonnes ' qui débouchent sont refoulées par la masse de leurs adver- ` saires. Mais bientot les portes de la ville livrent passage a leurs renforts : une division dc Syllamens descendue par · la Subum va prendre- à dos les défenseurs de Rome: ceux- ci reculent. Marius alors se retourne et veut faire face à _ _1’ennemi , sous le temple de la Terre [Tellus], là où l’Es- quilin s’abaisse vers le grand Marché. Il conjure le Sénat , les chevaliers, le peuple, de se porter à l’encontre des · légionnaires : vains efforts! Il veut faire armer les esclaves sous promesse de la liberté: trois seulement se présentent. Bientot il ne reste plus aux deux chefs qu’à s’enfuir par les portes non encore occupées: à peu d’heures de là Sylla ' est maître absolu dans Rome; et quand vient la nuit, les feux de bivouac de ses légions s’allument en plein Forum !· Premièterestau- Pour la première fois l'armée intervenait dans les ‘““"" d°S’"“· dissensions civiles. Il était démontré jusqu’à pleine évi- \ dence, qu’au point où en étaient les diùlcultés politiques, la force ouverte et directe les pouvait seule trancher ` désormais; et qu’en outre la violence armée de batons ne · peut tenir contre la force militaire. Le premier aussi, ` le parti conservateur avait tiré l’épée : des ce jour il était condamné à en porter la peine édictée plus tard par la profonde et juste sentence de l’Évangile. En attendant, il