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RÉVOLUTION SULPICIENNE 243 ' les fetes; et les motions Sulpiciennes passèrent sansplus _ ` d'ohstacles. Pourtant leur sort n’était point encore assuré. _ Si dans la capitale, l’aristocratie avait eu le dessous, et ` ·· cela pour la première fois, depuis l’ère de la révolution, _ il y avait en Italie une autre puissance avec laquelle on à ‘ avait désormais à compter : je veux parler des deux armées nombreuses et victorieuses de Strabon, le pro- consul, et du consul Sylla. Les dispositions de Strabon étaient douteuses : mais pour Sylla, quoique dans le premier moment il eut cédé à la violence ouverte, il vivait en entente complète avec la majorité sénatoriale, et _ de plus, après les féries décommandées, il avait aussitot quitté Rome pour rejoindre son armée en Campanie. inaugurer la terreur avec l’épée des légions, dans une - V capitale sans défense, n'était pas plus difticile que d’épou— , vanter un consul désarmé, en le menaçant des gourdins ,¢le l’émeute; et Sulpicius supposait que son adversaire., aujourd’hui qu’il en avait le pouvoir, répondrait à la force — · par la force, etreviendrait à Rome à la tête de ses légion- naires pour y jeter à bas les conservateurs démagogues · , avec toutes leurs lois. Peut-être se trompait—ill Sylla était ' "plus. désireux d’aller guerroyer contre Mithridate, qu’il n’avait de dégout et de haine contre les tumultes de la rue _' dans Rome. Indifférent d’origine à toutes ces querelles, ' dans son incroyable nonchalance politique, il ne songeait ` point très-vraisemblablement au coup`d’État que Sulpicius croyait avoir déjà suspendu sur sa tete. Si on eût laissé faire_ Sylla, Nola, qu’il assiégeait alors, une fois prise, il eût aussitot embarqué ses troupes et cinglé vers l’Asie. Toutefois, Sulpicius, voulant prévenir lepéril, conçut l‘idée V · de lui enlever son commandement. A cette fin, il s’aboucha , , avec Marius toujours, dont le nom populaire semblait justifier auprès de la foule la motion tendant à lui conférer le généralat en Asie. De plus, grace à ses talents et à son Mam . illustration militaires, il pouvait, en cas de rupture avec géQ‘,駧‘;;,j§°" V Sylla, devenir un solide appui. Non que le tribun se fit ·î¤Syll¤·