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Y 18 LIVRE IV, CHAPITRE II · Lucius Calpumius Pison et Publius Ifupilius avaient dû se tenir ·postés deux ans durant : la place investie tomba _ parla famine et non par la force des armes romaines ‘. ·' Tels étaient les beaux résultats de la police de sûreté organisée et conduite par le Sénat ou ses délégués en Italie et dans les provinces. Pour éteindre le prolétariat, il ue faut rien moins que toute la puissance ou toute la sagesse A administratives: souventmeme elles n’y peuvent sulïire; mais, du moins, peut—on‘sans beaucoup d’el`forts.l’annuler politiquement dans toute société grande et bien consti- ~ ` tuée. En vérité, il serait par trop commode de n'avoir a i redouter des classes pauvres et dénuées que les dangers · que font courir les ours et lesloups des forets. Aux trem- bleurs politiques seuls, ou à ceux·la qui, ne touchent aux affaires qu’en ayant sottement pour de la foule,`il · sied de prédire la destruction de l’ordre social, par a l’effet des révoltes serviles et par les insurrections des _ prolétaires. A Rome, on ne sut même pas, l’eiTort était ‘ facile, refréner ces masses opprimées; et pourtant on était en pleine paix; et pourtant l’Élat avait dans la main des moyens d’action inépuisables. Grave symptôme I de faiblesse que cette insulïlsance du gouvernement de la ' République : symptôme d’autres vices encorel Le préteur romain avait dans ses attributions légales la mission de pourvoir à la sûreté des routes, et de punir du supplice de la croixltous les esclaves arrêtés faisant métier de brigan- - _ dage : comment, en effet, contenir les esclaves autrement ' ` que par la terreur? Aussi voyons-nous le fonctionnaire · romain d’alors , toutes les fois que les routes dans l’ile sont . . envahies, ordonner aussitôt une mzzia. Mais, mettre les ` brigands à mort, cela nuirait aux planteurs italiens! Que ` ‘ De nos jours encore, on déterre parfois, en avant de Castrogioç- A vanni, là où l'accès de la ville est moins Jiiïicile, des balles de fron- _ 133 av. J.·C, deurs romainsportant les noms du consul de l'an 621 : L. Pisa L. F'. cos. [V. Corpus insv. lat., p. 189, Glmtdes Ilennenses. 011 savait _ âaliàslzïler. Maxim., 2, 7, que l’armée avait eu des frondeurs devant