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4 INSURRECTION 1TAL10TE ' 215 prenait tous les pays de langue latine, le Marse Quintus Silo commandait les Italiques, et Publius Rutilius Rufus les

 Romains, tous deux avec le titre, de consuls: dans le sud,

comprenant la Campanie, le Samnium et les pays de langue · sabellique', le consul des insurgés était le Samnite Gaius ' Papius Mutilus .· celui des Romains, Lucius Julius Caesar. - Sous chacun des deux généraux en chef, on comptait six I capitaines en sous-ordre dans lesarmées italiennes, cinq dans celles de la République, lesquels, à leur tour, diri- . geaient l'attaque et la défense, chacun dans le pays qui lui était assigné : les corps consulaires avaient au contraire leur liberté d’action en tous sens, pour pouvoir frapper les coups décisifs. Les plus fameux ofiiciers de Rome, Gaius Marius, Qumtus Catulus, et les deux consulaires éprouvés sur les champs de bataille de l’Espagne, Titus Didius et Publius Cmssus, s’étaient mis à la disposition des généraux en chef pour les commandements subordonnés : si les Italiques n’avaient pas de noms aussi fameux à leur oppo- ser, la suite pourtant fera voir que leurs chefs n’étaient point inférieurs aux lieutenants romains. · · Dans une telle guerre, c’était à_ceux-ci que revenait partout Poifensive : ils ne la prirent nulle part avec assez d’énergie. Un fait nous frappe : les Romains, ne con- centrant pas leurs troupes, ne purent se jeter en force sur l’ennemi et l’écraser sous le nombre : les insurgés à leur tour ne purent pas faire une pointe sur le Latium, et se précipiter sur la capitale romaine. Mais nous ne savons que peu de chose des détails; et il y aurait témérité à dire qu’ils auraient été en situation d’agir autrement. La mollesse. du gouvernement de Rome a-t-elle contribué au manque _ d’ensemble dans les opérations? Chez les insurgés, le même résultat fut—il du à la faiblesse du lien fédéral entre les cités? La guerre, ainsi menée, avait de part et d’autre ses victoires et ses défaites : elle se perpétuait sans bataille décisive. Elle présente le tableau d’une suite de combats entre armées luttant simultanément, aujourd—’hui combinant