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des soldats à la Gaule cisalpine, devenue entierement romaine : dix mille de ces derniers sont incorporés dans le seul corps de Campanie * : ils en demandent aux Numides et aux autres peuples d’au—dèlà de la mer : avec l’aide des villes libres de Grèce et d’Asie—Mineure, ils rassemblent une flotte de guerre. Bref, sans compter les garnisons, cent mille hommes au moins sont mobilisés de part et d’autre : et l’on peut dire, que sous le rapport de la solidité du soldat, de la tactique et de l’armement, les italiques ne le cedent en rien à leurs adversaires.

Pour les uns et les autres, la conduite de la guerre avait ses difficultés sérieuses. Le champ de l’insurrection immenssement étendu : les nombreuses places, tenant pour Rome, éparpillées sur ce meme territoire : les Italiques, d’une part, obligés à de longs siéges qui disséminaient leurs forces, en même temps qu’ils avaient à défendre de vastes frontières: les Romains, d’une autre part, ayant à combattre en maints lieux à la fois une révolte partout allumée sans un foyer central : tel est le caractère des opérations qui vont s’ouvrir. Sous ce rapport, le pays insurgé se divisait en deux régions : au nord, dans la contrée qui, allant du Picenum et des Abruzzes à la frontière septentrionale de la Campanie, com-

Les plombs de fronde, retrouvés â Ascoli, sont aussi la preuve que les Gaulois servaient en grand nombre dans l’armée de Strabon. [V. infra.]

Il nous est resté un sénatus-consulte romain du 22 mai 676, voté à l’occasion du licenciement de trois capitaines de vaisseau de Caryslos, de Claeomènes et de Milet. Il leur est conféré des honneurs et des priviléges, en récompense de leurs bons et fidèles services, depuis le commencement de la guerre italique (664-). De même, Memnon rapporte que deux trieres ont été appelées d’Héraclée-Pontique pour la guerre sociale, et qu’elles sont rentrées a Héraclée au bout de onze ans, rapportant de grands dons honorifiques.

“ C’est le chiffre d’Appien : et il n’est point exagéré. Parmi les plombs de fronde d'Ascoli, il en est qui portent le nom de la vingtième légion.

° [Memnon, l'historien d’Héraclée (u" siècle ap, J.-C.), dont Photius, dans sa Bibliothèque, a sauvé quelques fragments. —V. au Corpus insc. lat. le S. C. de Asclepiade, Polyslralo, Jllenisco, p. 113 et suiv. Nous l’avons plusieurs fois cité en note à l'appendice du tome III , à propos du droit d‘hospitalité, p. 399 et suiv.]