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INSURRECTION ITALIOTE _ 207 ' on ne s’attendait à rien de sérieux. On eut bien connais- sance de quelques mouvements se produisant sur certains points de_l’Italie; de pratiques inaccoutumées se mouvant ` entre les cités fédérées. Mais au lieu d’appeler aussitot les citoyens aux armes, la corporation gouvernant dans Rome A · se contenta d’enjoindre aux magistrats,'en la forme ordi- A — naire, d’avoir l’œil aux événements [caveant consules, etc.], . b et d’envoyer sur les lieux des espions chargés de voir de , plus près les choses. La capitale était si peu préparée à se- ·défendre,` qu’on rapporte qu’un officier marse, homme d’action, Quintzts Pompœdius Silo, l’un des anciens allidés de Drusus, aurait formé le dessein de se glisser dans ses murs à la tète de compagnons surs et choisis, portant _ leurs épées cachées sous leurs vetements, et de s’en rendre I · maitre par un coup de main. Quoi qu’il en soit, la révolte s’organisait : des traités étaient conclus: on s’armait acti- · vement et sans bruit, quand un jour, comme il en va _ d’ordinaire, le hasard devançant l’heure marquée par les chefs, l’insurrection éclata soudain. Le préteur romain ;·i,,S.i,,mi0,, avec puissance proconsulaire, Gaius Servilius, avait appris à _ par ses espions que la ville d’Asculum (Ascoli) dans les ` Abruzzes, envoyait des otages aux cités voisines. Il s’y · rend avec son légat Fonteius, et une suite peu nombreuse; ` et trouvant la foule rassemblée au théatre pour la fète des grands jeux, il menace et tonne. A ces paroles annonçant · _ le danger, à la vue de ces haches trop connues, les haines- amassées depuis des siècles prennent feu: les fonctionnaires de Rome sont mis en pièces par la foule, sur le théàtre mème; puis aussitôt, comme pour couper tout accès à la paix par un forfait épouvantable, les portes de la ville sont fermées de l’ordre des magistrats: tous les Romains qui s’y trouvent sont massacrés, et leurs biens pillés. La ' révolte gagne dans toute la péninsule comme la flamme dans les steppes. Le vaillant etriche peuple des Marses se Les Mmes lève d’abord, uni aux petites mais solides ligues des °‘1“S“b°m°"’· Abruzzes, Pœligniens, Marrucins,Frentans, et Vestins : le ·