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· — MOUVEMENT BÉFORMISTE ‘17 et le tuent. Puis, leurs bandes sauvages accourent àEnna, et ymassacrent les citoyensen masse. Aussitôt la révolte devientgenérale : partout les maitres sont assassinés ou faits esclaves à leur tour: l'armée des insurgés, nombreuse déjà, met à sa tete un homme ayant le don des miracles, crachant le feu et débitant des oracles. Originaire d’Apa- mée de Syrie`, Eunus (tel était son nom d’esclave) s’appelle désormais Antiochus, roi des Syriens. Et pourquoi non? Quelques années avant, nTavait·on pas vu un autre Syrien ` ' de ses pareils, lequel n’était rien moins que prophète, placer sur sa tete, dans Antioche meme, le diadème des Séleucides (_D·iod0t0s Tryphon. IV, p. 37l)? Le roi'nou—' - veau. de ‘Sicile choisit pour « son général » un autre · esclave grec, du nom d’Achœos,· et celui—ci, brave et ` actif, se meta parcourir l’ile. Les rudes pasteurs des mon- tagnes accourent â lui de près et de loin; il n’est pas jusqu`aux travailleurs libres,qui, dans leur haine immense _ contre les planteurs, nefassent cause commune avec les insurgés. Sur un autre point du pays, leur exemple est _ imite par un esclave cilicien, Clean, jadis brigand dans sa patrie. Il occupe Agrigente; et profitant de la mésintelli- ~ gence des chefsromains, les bandes serviles remportent quelques succès , couronnés bientot par— une complète vic- 4 toire sur le préteur Lucius Hypsœus, dont elles détruisent l’armée en grande partie formée des contingents siciliens, — et dont elles prennent le camp. Tout le pays est en leur pou- voir : sclon les évaluationsles plus modérées, leur nombre s’élève `à soixante-dix mille hommes valides; et durant ' trois années consécutives, de 620 à 622, Bomc se _voit I34-l32av.J.—C. forcée d’envoyer contre eux les consuls et les armées con- \ sulaires. Enfin, aprèsmaints combats indécis, ou meme malheureux, elle vient à bout de l'insurrection, en rédui- sant Tauromenium et Enna. Devant Enna, où s’étaient l réfugiées _les bandesles plus déterminées, s’y mainterîant dans une position quasi imprenable, avec l’opiniàtreté ` _ d'hommes~qui' n’attendent ni salut ni grace, les consuls · · · v. 2 `