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·‘ INSURBECTION ITALIOTE 201 · ou l'abîme s’ouvre : alors seulement se montre à tous les yeux l'appareil de contrainte et de haine à les maitres ‘ — sont la, d’un côté, avec la force pour tout droit; et de ` l’autre sont les sujets dont la crainte seule regle l’obéis- sance. Avant la révolte et le sac de Frégelles, "en 629, le 125 av. J.·<:. .caractere nouveau de la domination romaine ne s'était Guerre point encore A oüiciellement manifesté; et de mème, les d° F’é=‘““°’· ferments qui s’agitaient au sein des Italiques n’avaient rien de révolutionnaire. D’un_vœu silencieux pour l’obten- tion de l’égalité civique, ceux-ci étaient passés à la demande formulée à voix haute, mais pour. se voir d’autant plus _ énergiquement repoussés _qu’ils seraient montrés plus ' pressants. Ayant appris bientot qu’il ne fallait pas compter Difàcultég l sur la concession volontaire du droit revendiqué, ils durent ' m§l‘;‘;i0n` songer plus d’une fois à l’enlever de_ haute lutte : mais zë¤ër¤1¤· telle était alors la puissance de Rome, que traduire en acte la pensée·d’insurrection était chose à peu pres impossible. Il ne nous est pas donné d'exprinier en nombres exacts le rapport entre les citoyens et les non-citoyens dans 1'Italie. Nous pouvons pourtant admettre que le chiffre des premiers _ n’était pas de beaucoup inférieur à celui des fédérés · . italiques. Nous évaluerions ceux-ci à cinq cent mille tout _ au moins, si ce n’est plus 'vraisemblablement encore à . six cent mille, contre quatre cent mille citoyens en état de . porter les armes'. Tant que les citoyens romains_resterent ‘ Ces chitïres sont tirés des cens de 639 et 684 : dans la premiére 115, T0 · de ces années, on compta trois cent quatre-vingt—quatorze mille trois · cent trente·six citoyens propres au service militaire : dans la seconde, l neuf cent dix mille (suivant Phlégon, fragm. 12, _éd. Müller : Clinton [fasti Rom.] et ses copistes reportent à tort ce dernier nombre au cens de `668 : Tite-Live, ep. 98, selon la vraie leçon, compte neuf g5_ cent mille têtes). Les seuls chiiïres connus, entre ces deux termes extrêmes, ceux du cens de 668, qui s'élèvent à quatre cent soixante- 86. trois mille têtes, ne tombent aussi bas que parce qu’on est alors en ' pleine crise révolutionnaire, ll n’est point présumable que la popu- _ lation de l’llalie ait augmentéde 639 à 684 : les allotissementsde ll5. 70 'terres de Sylla-ont tout an plus comblé les lacunes amenées par la guerre; et·l’excédant constaté de plus de cinq cent mille hommes valides- peut en toute sûreté—se rattacher à l’admission des alliés dans la cité, laquelle s’était accomplie dans l’intervalle. D’une autre