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` · 200 ` · LIVRE IV, CHAPITRE VII trefois, une commune haine les unissait tous contre le commun maitre. Ainsi, pendant que d’un simple lien de suzeraineté, les alliés, aujour actuel, étaient tombés dans Passujettissement ~ le plus écrasant, toutes perspectives leur manquaient de ‘ l’amélioration·de leur condition légale. Quand elle edt achevé de soumettre l'Italie, Rome avait fermé compléte- ment la cité .· elle n’en concède plus comme autrefois les droitsà des villes entières: et quant aux individus, elle ne les leur confère que très-rarement. Les anciennes villes ' latinesavaient cu le droit de libre intercourse, au moyen duquel leurs habitants, en émigrant dans Rome, y vivaient du moins à l’état de citoyens passifsfûe privilége avait déjà subi plus d'une atteinte (IV, p. 67). On va faire un pas de plus. Les agitations causées par les projets réfor- » mistes, tendant à l’extension du droit de cité·à toute

>(;_m;,,,_;_<;_ l’Italic, fournissent un commode prétexte; et en 628 et 632,

on s’en prend au droit d’immigration lui·mème. Aux termes exprès_ d’un plébiscite et d’unsénatus-consulte, . tous les non-citoyens résidant à Rome en sont expulsés (pp. 48, 71) : mesure illibérale, odieuse, s’il en est, et ' funeste pour les multiples intérêts qu’elle blesse. En résumé, les Italiques, autrefois, étaient pour les Romains, soit des frèrcs tenus en tutelle', protégés plutot que dominés, et , non condamnés à une perpétuelle minorité; soit ailleurs, _ des sujets doucement gouvernés,· et ayant encore quelque espoir d’un affranchissement futur: aujourd’bui, le même · ‘ niveau de sujétion et de désespoir pèse sur leurs tetes : tous, les verges et la hache des maitres les menacent; à peine si quelques·uns, plus favorisés dans le commun esclavage, peuvent s’aventurer_sur les traces de leurs dominateurs dans l’exploitation des malheureux provinciaux. · ,,,,;,,,,,,,0,, La nature des choses veut en cas pareil, que, uée du

    • ’°Pè'°· , sentiment de l’unité nationale et du souvenir des grands

dangers surmontés en commun, la cohésion des peuples _ ' _ ne se relàche qu’à la longue et sans bruit, jusqu’au jour