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198 LIVRE IV, CHAPITRE VII Les sujets tout autrementauregard de l’hégémonie à laquelle préten- U au ,,;Ãf,î,î°,,,,,,_ dait et devait prétendre Rome, de la direction supreme des " choses de la guerre, et de la haute main sur l’ensemble du ` . gouvernement. Ici, la République s’était montrée impi- ` toyable, ni plus ni moins que si les alliés avaient été déclarés de purs sujets, destitués de tous droits. Au cours du VII'? siècle, il avait été apporté des adoucissements,nom· breux aux rigueurs terribles du droit de la guerre romain : ` mais ces adoucissements ne s’appliquaient qu’au seul ' milicien citoyen de Rome : le fait est certain, tout au _ moins en ce qui touche 1’abolition des exécutions sans · nul délai des sentences de justice militaire (p. 56); et a ~l’on comprend de reste les déplorables effets du privilége, en voyant, au cours de la lutte contre Jugurtha, déca- piter séance tenante tels otïiciers du nom latin condamnés par le conseil de guerre, et octroyer en même temps l’appel devant les tribunaux de Rome au dernier des sol- _ dats, citoyen romain. Quelle était la proportion des '- citoyens appelés au service militaire, et des alliés itali-_ ques appelés au contingent? La lettre des traités, on le pense bien, ne l’avait pas déterminé. Dans les temps · anciens, le nombre moyen était égal des deux parts (I, p. 443 : II, p. 430). Aujourd’hui, bien que la popu- lation civique eût augmenté plutot que diminué par rap- port à I’autre population, les exigences s‘étaient peu à peu démesurément accrues à l’encontre des alliés (II, p. 244 : ' A IV, p. 67 et suiv.), soit qu’on mit de préférence à leur _ charge les services les plus lourds et les plus couteux, soit que les levées prissent dorénavant deux fédérés pour un seul citoyen. Semblable extension avait été donnée à la haute tutelle de Rome, au civil: La République se l'était toujours et à bon droit réservée sur les cités italiques dans · sa dépendance, y compris la discipline administrative supérieure, son accessoire;presque nécessaire; et somme toute, les Italiens, à peu près autant que les provinciaux, · vivaient à la merci des nombreux fonctionnaires que