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A 16 LIVRE IIV, CHAPITRE II A auprès des maux soufferts par les esclaves romains. En ce moment, je ne veux considérer que les dangers suspendus . sur la République, que les nécessités effrayantes qu’ils — imposent au gouvernement. Assurément celui-ci n’avait point créé le prolétariat servile; et son pouvoir n'allait,pas . jusqu’à être maitre de le supprimer d'un coup; à cela faire, il eut fallu un remède pire que le mal. Toutau plus eut-il été donné au gouvernement, en recourant aux pro? cédés d'une police de sureté rigoureuse, de garantir la vie ct la propriété des gouvernés, menacés sans cesse par les _ armées d'esclaves, et d’essayer d’en réduire le nombre, en favorisant, en relevant le travail libre. Cette double mission, voyons comment l’aristocratie romaine a su la remplir. rerenee Les conspirations et les guerres serviles éclatant partout ·cSc‘î;jcs' montrent assez comment la police était faite. En Italie, _ des drames sanglantsisemblèrent prets à renaître, pa- _ reils à ceux ·du lendemain des guerres d’Hannibal (IV, _ p. 153) : il fallut tout à coup saisir et mettre à mo1·t ` I cent cinquante esclaves à Rome, quatre cent cinquante 1aa·er·.J..c. à Minturnes et quatre mille a Sinuessa (624). Dans les provinces, on le comprend, la situation était pire encore. · , `A la meme époque, sur le grand marché de Délos, et dans les mines d’argent de l’Attique, les révoltés ne céderent que devant les armes employees contre eux. ' La guerre contre Aristonicos et contre les « habitants de la Ville du Soleil » (Asie-Mineure, IV, p. 357), ne fut autre que la guerre de ceux qui possédaient contre des · rebelles de même espèce. Mais en Sicile, comme bien on · , le prévoit, sur cette terre promise des planteurs, le_ mal fit explosion dans des proportions inouies. Le brigandagc Première guerre y avait de tout temps existé, surtout à l’intérieur : tout à e;§;’£fe_ coup il se change en une insurrection. Il y avait a Enna (Caslrogiovannl) un planteur nommé Damophllos, rival - des spéculateurs italiens par l’étendue de ses affaires in- 4 4 dustrielles ct l’énormité de son capilàl vivant .· un heau . jour ses esclaves ruraux entrent en fureur, l’assaillissent