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190 LIVRE IV, CHAPITRE VI , l’opposition principalement par haine de Drusus et de Scaurus. Toutefois l’ennemi le plus redoutable, c’était I cette tourbe lache et gangrenée de l’aristocratie, qui sans doute eût mieux aimé avoir seule les provinces à piller; _ mais qui ne se refusait point, en fin de compte, à partager- . le butin avec les chevaliers. Loin qu’elle'vou|ût se jeter dans les dangers d’une querelle avec les capitalistes arro- gants, elle trouvait plus simple et plus commode d’acheter l’impunité pour elle·mêm'e, par quelques bonnes paroles, · ou, dans l’occasion, par une humble soumission ou même ‘ I à beaux deniers comptant. L’événement seulallait ensei- q gner si Drusus et les siens auraient la force de soulever, d'entraîner cette armée: sanselle en effet rien n’était possible, le but restait hors d’atteinte. V . T¤¤âî¤v·= Donc, le premier acte de Drusus fut une motion tendant M,,.,,,,,,,,,,;,,, à retirer le jury aux citoyens chevaliers par le cens, et de

 le rendre au Sénat, qui s’augmenterait de trois cents

membres nouveaux, et se verrait ainsi en mesure de suffire à ses devoirs accrus. 1l était pareillement institué une _ queslion criminelle pour connaitre des faits de corruption ` dont les jurés s’étaient rendus ou pourraient se rendre . coupables. Une telle loi enlevait tout d’abord aux capita- listes leurs priviléges politiques, et entraînait la punition · · des iniquités commises. Mais les plans et les propositions de Drusus allaient encore plusloin. Non content de parer aux circonstances, il apportait un projet de réforme com- · A plet et longuement médité. Il demandait que les distribu- ti_ons de l’ann0ne fussent augmentées; que l’on couvrit le · I surcroît des dépenses par une émission prolongée et pro- 4 portionnelle de deniers fourrés de cuivre, circulant à coté . des deniers d’argent .· que tout ledomaine italique encore . impartagé, que le domaine campanien, par conséquent, et , ‘ la meilleure portion de la Sicile, fussent affectés à l'établis- sement de colonies civiques : enfin, à l’encontre des ` _ fédérés italiotes, Drusus alla jusqu’à s’engager par les pro- _ messes les plus positives à leur procurer le droit de cité.