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. MARIUS ET DRUSUS · 185 ‘ à la guerre sociale les armes romaines eurent peu à faire, il est vrai; mais encore elles se montrèrent partout avec honneur. En Espagne seulement, il y eut quelques luttes _ ` sérieuses. Là,`pendant les dernières et si difficiles années · qu’on venait de traverser, les Lusitaniens ( 649 et suiv.) et 10fi nv. J.·c. les Geltibériens s’étaient soulevés violemment contre ·la A domination de l’Italie. De 656 à·66l, les consuls Titius 98-0à. ` Didius, dans la province du nord, et Publius Crassus, ' dans la province du sud, rétablirent avec bravoure et succès"l’ascendant militaire de Rome, rasant 'les villes · rebelles, et transportant, en cas de besoin, les populations ` des montagnes_ dansles plaines. Pendant ce meme temps, le gouvernement s’était aussi ressouvenu de l’Orient, négligé depuis près d’un age d’homme. Nous raconterons · plus loin comment Rome déploya à Gyrène, en Syrie, en · Asie-Mineure, une énergie longtemps oubliée. Jamais, depuis l’ère de la révolution, le régime de la restauration · '. n’avait paru aussi solidement assis et autant en faveur. V . Les‘lois proposées par les consuls abolissaient les plébis- cites tribuniciens : les restrictions anti-libérales succé- ' daient aux mesures de progrès. L’annulation-des lois appu- léiennes allait de_soi; et quant aux colonies transmaritimes de Marius, elles se réduisirent à un unique et chétif éta- blissement dans l’île inculte de la Corse. Parlerai-je du . tribun Sextus‘Titius, cette caricature d'Alcibiade, qui savait A mieux danser et jeter la· balle que jouer à la politique; et dont le grandtalent consistait à courir`la nuit par les rues _ ‘ et à briser les effigies des Dieux? 'Un jour, en 655, il s’était oo. ingénié "à remettre sur le tapis la ’loi agraire Appuleia, et l’avait fait voter. Mais le Sénat la cassa de nouveau, cette ` fois sous un prétexte religieux quelconque, sans que per- ' ` sonne se levàt pour elle ou tentàt de la défendre; et les · chevaliers-juges, nous l’avons dit déjà, punlrent le témé- [ raire auteur de la motion. L’année suivante (656), une loi og, présentée par les deux consuls déclara obligatoire le délai de dix-sept jours observé dans l’usage entre la rogation