Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/188

Cette page n’a pas encore été corrigée

_ 184 hlVBE IV, GHAPITBEVI , frappèrent Semtus Titius, non point tant à cause de sa loi agraire (infra, p. 4 85) que pour avoir eu chez lui·l’im_age de a · Saturninus; Gaius Appuleiusbecianas, pour·av0ir déclaré, _ étant tribun du peuple, qu’en agissant comme on l’avait fait contre Saturninus, on s'était mis dans l’illégalité. On va plusloin : devant-la chevalerie toujours, et en vue d’un succès sur lequel on compte trop, il est demandé = satisfaction des anciennes injures infligées à l’arist0cratie par les populaires. Huit ans-avant, Gaius Norbanus, avec le concours de Saturninus, s’était,fait l’artisan de la ruine · du consulaire Quintus Gœpion (p. M5) :·voici qu'aujour- 95 av. J.·c. d’hui (659), il est accusé à son tour aux, termes de sa _ propre loi' de haute trahison. Longtemps les jurés hési-' » terent. 'Non qu"ils se demandassent si Norhanus était cou- — pable ou innocent : mais ils n’auraient su dire lequel ' méritait plus leur haine, ou de Saturninus,son associé, ou de leur commun ennemi, Cœpion. Ils se décidèrent enfin A pour l’acquittement. Le pouvoir n’était pas plus en faveur qu'avant : mais·depuis qu’on s’était vn un seul moment ' · sous le coup de la domination de la foule,'quiconque avait quelque chose à perdre regardait d;un autre œil le gouver-· nement existant. Si notoirement misérable, si funeste àla _ République qu’il fut, il empruntait une valeurrelative à _ · la frayeur·grande qu'on avait de tomber dans le régime ' plus misérable et plus funeste encore de la démagogie. Et V telle était la force du courant, que la multitude un jour A mit en pièces un tribun du ~peuple, lequel osait apporter · obstacle au retour immédiat de Quintus Metellus; et que, poussés à bout, les démagogues commencèrent à faire · alliance, tantot avec_ les assassins et les empoisonneurs, se _ défaisant par le poison de ce Metellus tant haï, tantot aussi avec l’ennemi de Borne, et s'allant refugier souvent jusque chez le roi Mithridate, alors silencieusement appli- qué à ses préparatifs de guerre contre la République. D'ailleurs, les événements du dehors se déroulaient à souhait pour le gouvernement. De la guerre des Gimbres