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1*18 L1vHE IV, CHAPITRE V1 · pasles visées de l’homme d’État. Tant qu’on n'avait fait que combiner des plans, l’entente avait bien marché : mais au - · jour de l’exécution, il se trouva que le fameux général n’était qu’un personnage incapable; que son ambition n’était que celle d’un rustre, jaloux d’atteindre aux titres de la noblesse, ~ de les surpasser méme, si faire se pouvait, mais nullement celle du génie qui aspire au pouvoir, se sentant de force à ` le tenir; et qu’enfîn toute tentative, ne s’appuyant que sur sa personnalité politique, devait nécessairement avorter parson fait, fùt-elle méme servie par les plus favorables · circonstances. Lhristocratie Marius en effet ne savait ni gagner ses adversaires ,~ ni °“;':,°î'f,,î,'i:‘“ les tenir en bride. L’opposition q1i’avec ses associés_ il , rencontrait devant lui, était par elle-méme considérable. I Déjà le parti du gouvernement lui faisait tete en masse : il ' s’était accru d’un fort· appoint de citoyens, qui, s’effrayant A . des regards de convoitise jetés sur eux par les Italiotes, montaient bonne garde autour de leurs priviléges : enfin, ‘ en voyant la marche que prenaient les choses, toute la classe des gens ayant quelque fortune venait se serrer ' autour du Sénat. Saturninus et Glaucia, parleur origine, n’étaient rien autre que les chefs et les serviteurs du pro- létariat : ils n'avaient aucune alliance avec l'aristocratie de _ l’argent, qui sans doute n’eût pas demandé mieux que de faire échec au Sénat avec l’aide de la populace, mais qui _ détestait d’ailleurs les tumultes de la rue et les voies de fait coupables. ·Déjà, durant le premier tribunat de Saturninus, . ses bandes armées et les chevaliers s’étaient livré bataille; et la lutte violente qui s’était engagée à l’occasion de son 100 av. 1.-0. élection de 654, témoignait assez de la faiblesse de ses 4 adhérents. Il y aurait donc eu prudence à Marius à n’user que modérément des secours dangereux apportés par ses ` deux `acolytes, et à leur faire voir à tous deux que, loin 4 d’avoir à commander, il ne leur restait qu'à lui obéir, à` _ lui, leur maître. Il fit tout lelcontraire : à l’aspect que prit l'affaire., il parut bientot quîil s'agissait, non de créer un