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MARIUS ET DRUSUS i_75 on se disait en outre en possession de toute la région des peuples gaulois indépendants d’au delà des Alpes. Marius est préposé aux distributions agraires, et à toutes les A mesures ultérieures qui en seraient la conséquence néces- saire : les nouveaux possessionnés recevront de plus, ‘à titre de frais d’établissement, les trésors du temple de Toulouse, trésors soustraits·, on sait comment, à la main- mise de l’État, mais que restituent ou vont restituer les aristocrates coupables du forfait.·Ainsi, non contente de reprendreles projets de conquête au dela des Alpes, et · de reprendre aussi en Vamplifiant encore l’œuvre de colo- - nisation transalpine et transmaritime de Gaius Graccbus et de Flaccus, la loi agraire admet à l’émigration Romains et Italiens indistinctement.: elle confère, cela parait certain., , le droit de cité à toutes ces colonies nouvelles, et entre ainsi _ dans la voie des satisfactions dues et données aux Italiques, A qui veulent avoir l’égalité absolue avec les Romains, cette égalité ditlicile à établir, et impossible à leur refuser toujourst La loi, une fois votée, et Marius investi de la mission d’exécuter sans controle les immenses conquétes et les partages projetés, il devenait de fait le souverain,

  • le monarque dans Rome, jusqu'à l’accomplissement de

cette mème mission, ou mieux, rien n’y étant délimité ni · quant aux pouvoirs ni quant à la durée, il était fait roi à A vie _: ce n'était à rien moins qu’il tendait sans doute, A voulant, comme Gracchus dans le triliunat, se perpétuer

  • tous les ans dans sa fonction de consul. Ce n’est qu’à` _

coté de ces points de ressemblance essentiels dans la situa- tionpolitique du plus jeune des Gracques et de Marius, , il n’y eût aussi une très—importante différence entre le tribun distributeur de terres et le consul aussi distributeur, le premier n’ayant eu que des fonctions purement civiles, ` I le second étant davantage un personnage militaire : diffé- rence qui ressort sans doute, mais non exclusivement, des J circonstances personnelles, au milieu desquelles ces deux hommes etaient arrivés à la tete de l'État.