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174 LIVRE IV, CHAPITRE VI Bappelons ici la fin que poursuivit Gains Gracchus, et ` les moyens par lui employés. Détruire l'oligarchie dans le fond et dans la forme : reconstituer par suite dans ses droits primitifs de souveraineté la_ magistrature supreme, . tombée sous la dépendance absolue du Sénat, et ramener _ . ainsi l’assemblée délibérante, aujourd’hui pouvoir direc- teur, à l’état de simple corps consultatif : mettre fin d’un autre coté à des antagonismes désormais inconciliables avec un régime qui ne serait plus l’oligarcbie, en suppri- — mant la 'division aristocratique des classes sociales, en fondant peu à peu les unes dans les autres les trois classes L,,,],,,, des cito ens souverains des fédérés ilali ues et des su'ets: ` U y 1 l J “*’*’“‘°"°"““· telle avait étéla pensée du grand novateur :· telle était aussi celle que les trois associés reprirenten sous-œuvre, _ et qui ressort des lois coloniales, votées sur la motion 10s av. J.·c. ·de Saturninus, soit durant son premier tribunat, en 654 , 100.103. soit durant son tribunat actuel (654) ‘. Dès 654, dans l’intérét des soldats de Marius, qu’ils fussent citoyens ou 'méme qu’ils fussent simples fédérés italiques, on remettait .la main au partage jadis interrompu du territoire cartha- ginois': et·l’on assurait à tout vétéran, dans la province d’Afrique, un lot de 400 jugères (hect. 25.488) ou —d’environ cinq fois la mesure 'du domaine ordinaire du paysan italien. Ouvrant désormais un champ immense à Vémigration romaine et italique, on n’entendait pas seule- ment lui donner toutes les terres provinciales disponibles; mais partant de cette fiction de droit, qu’en vainquant les · Gimbres Rome avait conquis tout le pays occupé par eux, ‘ ll n’est point possible de dire exactement lesquelles de ces lois ' appartiennent au premier tribunat de Salurninus, lesquelles appar- tiennent au second, d`autant mieux que dans les unes comme dans les autres leur auteur se montre évidemment fidèle à la tradition des ' Gracques. L’écrit, connu sous le litre de dc vir. ill. (73, 1), lixc à ]gg_ l’année 651 la date de la loi agraire, date concordante avec la con- . `clusion toute récente de la guerre contre Jugurlha. La deuxième loi wa agraire se place indubitablement en 654. Quant aux lois sur le crime de lèse-majesté et sur les distributions de blé, celle—là date selon ` 103. 100. toute probabilité de 651 (p. 14.6, note) : celle-ci de 654.