Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée

Martins ET nnusus. wi et·qu’il ne sut jamais mépriser, les ayant tout lespremiers en·mépris. . · ' · — Comme il vivait en dehors de la belle société, de même srtaatran , ou à peu près, il vivait en dehors des factions. Les mesures "°§f§,‘}§‘fs°· par lui'provoquées durant son tribunat (639), l’établisse- H5 ¤v· J·-C·. ment d’un controle meilleur des tablettes de vote, le veto interposé sur des motionsexcessives_en matière de distri= butionde l'annone_(p. 83), loin de porter le cachet d’un parti, tout au moins du parti démocratique, attestent qu’il n’avait de haine- que pour les .choses injustes ou déraisonnables. Comment un pareil homme, né paysan et soldat par inclination-, aurait—il pu, laissé àt lui-mème, être un révolutionnaire? Un jour vint, il est vrai, ou l’hostîlité — de l’aristocratie l’ayant poussé dans le camp des ennemis du pouvoir, il fut rapidement porté au pinacle. Passé chef de l’opposition de prime saut, ilsemblait voué encore à de plus grandes choses. Une telle élévation, néanmoins, était vbien plus la conséquence forcée des circonstances que l’œuvre même de Marius : dans le besoin, ressenti par tous, d’avo_ir uuetéte,l’opposition s’était comme emparée de lui, alors que depuis son voyage en^Afrique (647-648) il 107-l06; avait à peine 'passé quelques jours dans la capitale. Il ne A revint, àt vrai dirc, qu‘en 653, vainqueur des Teutons et des l0l· ; Gîmhres, pour célébrer doublement son triomphe longl . K temps retardé : déja le` premier dans 'Bome, il n’était _ ' encore qu’un débutant politique. Nul ne pouvait contester . que lui seul avait sauvé la Bépubliqucsson nom étaitdans 'toutes -les bouches. Les citoyens notables avouaicnt ses services: mais auprèsdu peuple, sa faveur immense dépas- · " sait tout ce qui s’étaitjamais vu, tout ce qui se vit jamais. Ilétaitrpopulaire pour ses vertus et pour sesfautes, pour q~ ··son·`désintéressernent anti-aristocratique et pour sa rudesse agreste`: la foule, en lui, voyait un troisieme Bomulus,·un « ` second Camille: on lui offrait des libations, ni plus ni . ·moins`qu’a*un Dieu.·Qu’ous’étonne ensuite si, porté à de ` telles hauteurs, latéte lui a tourné z s’il se.laissa aller un · v. - - H