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154 LIVRE IV, CHAPITRE V — eurent ainsi le temps de réunir les forces de l’Italie, et ‘ d’aller a leur rencontre. Lîheure était passée de reprendre l’œuvre qui aurait tant "souri à ungénéral démocrate, et de ` _ ressaisir le vaste plan de la conquête des Gaules, sur lequel Gains Gracchus avait peut—etre arrété sa pensée'. Du champ . de bataille d’Aix, Marius ramene sur le Po son armée ` triomphante : il va passer quelques jours à Rome, où il rejette le triomphe offert, jusqu’a ce qu’il ait complété la destruction des Barbares: puis, il rejoint les armées réunies. 101 av. J.·c. Au printemps de 653, celles-ci , fortes de cinquante mille . hommes, franchissent de nouveau le Po, et marchent droit aux Gimbres, qui de leur coté remontaient sans doute le fleuve, pour l’aller passer. non loin de sa source. La ren- ‘ contre se fit sous Vercellœ (Verceil), non loin du confluent _ de la Sésia‘, la même où Hannibal avait livré sa première · Bataille bataille sur le sol italien. Les Gimbres dénoncèrent la chjslp bataille, et suivant leur coutume envoyèrent demander aux · Rawlfqw 'Bomains le lieu et l’heure. Marius les donna :·il désigna ML la journée du lendemain (30 juillet 653), et le champ Rau- ' digue,1 vaste plaine ou la cavalerie romaine, bien supé- rieure a celle de l’ennemi, pouxaait se développer tout à ·— , V l’aise. ·0n en vint aux mains avec l’ennemi, surpris et de- vancé toùt ensemble : sa cavalerie perdue dans les brouil- . lards épais du matin se trouva tout àcoup engagée avec les escadrons romains plus forts qu’elle. Bejetée en arriere, elle alla tomber sur les fantassins, qui se rangeaient en ordre de combat. Les Romains eurent complétement le l' On a voulu à tort, s’écartant de la tradition, porter aux alen- tours de Vérone le lieu de labataille. On oubliait qu’entre les com- bats livrés sur l’Adige et la journée décisive, il s'était écoulé tout un hiver, qu’il y avait en de nombreux mouvements de troupes, et que Catulus, selon le dire exprès de Plutarque(Mar;, 24), avait été refoulé sur la rive droite·du Pôplüt même en tenant compte d’une autre indication (Hieron., Chronic.) aussi doublement inexacte, et sui- ` vant laquelle on se serait battu dans la région du Pô, là même où Stilicon plus tard écrasera les Gètes, c’est-à-dire non loiude Che- rasco, sur le Tanaro, encore arriverait-on plus pres de Verceil que de Vérone. · , -_ `