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M6 LIVRE IV, CHAPITRE V · blée; et, dans le tumulte, les principaux du Sénat sont _ assaillis et blessés à coups de pierres. Il fallut bien en _ toe av. .1.·c., passer par le procès criminel; et la querelle en 651 suivit la même marche que six années auparavant. La condam- nation frappa Gœpion, son collègue dans le commande- ment supreme, Gnœus Mallius Maximus, et une foule ~ d,Hl1tl‘8S ·pe1‘SOI111Hg8S de marqtlc : tm tribun du peuplû, ami de Gœpion, eut toutes les peines du monde à sauver la vie du principal accusé en sacrifiant pour lui _sa propre ` vie civile ‘. - « . ‘ ll est probable que la destitution du proconsul, laquelle empor- - tait accessoirement la confiscation de ses biens (Tite-Live, ep. 67), 'fut prononcée ·par l’assemblée du peuple, immédiatement après la 105. ba_taille d’Arausio (6 octobre 649). On voit d’ailieurs qu’il s’écoula un certain temps entre cette destitution et la catastrophe finale, 104, pu_isque ce n’est qu’en 650 que fut votée la motion, expressément · dirigée contre Cœpion , et aux termes de laquelle la destitution du haut fonctionnaire devait· entraîner la perte de son siége dans le Sénat (Ascon., in Cornet., 78). On lit dans les fragments de Lici- nianus·(aux ann. 649 et 651) le passage suivant : Cn. Manlius ob ' eamdem causam quam et Cepio L. Saturnini rogatione e civitate est cito (*2) ejectus (passage qui, par parenthèse, donne la clef d’une allusion qui`se rencontre dans Cicéron : de orat., 2, 28,` 125). Nous savons ainsi désormais que la loi qui acheva la ruine de tlœpion a été proposée par Lucius Appuleius Saturninus. Or, cette loi n’est ~ · autre que la loi Appuleia, qui punissait le crime de lèzte-majesté _ envers la République [imminutœ majestatis : Cic., de orat., 2, 25, · 107 : 2, 49, 201], ou qui, comme nous l’avions déjà dit dans la pre- ' _ mière édition [allemande] de ce livre (ll, p. 193), sur la rogation de Saturninus , avait établi une commission extraordinaire chargée d'instruire contre les cas de haute trahison pratiqués durant le tumulte cimbrique. C’est d'elle enfin que sortit la question instituée pour informer sur le vol de l'or de Toulouse (Cic. , de nat. Deor., 3, 30, 74) : de même les autres tribunaux d’exception auxquels il est fait allusion dans le passage de Cicéron·ont été créés sur roga- tions spéciales : la question à fin d’informer sur tel grave délit de - corruption [Ide pecunia captaob rem judicandam], par la loi Mucia, 141. de 613 : ce le relative à l’inceste des Vestales [de incestu], par la 113, Peducœa, de 641 ; et celle relative a la guerre de Jugurtha, par la 110, loi Mamilia, de 644. En comparant ces espèces diverses, on constate que les tribunaux d’exception, à l’encontre des juridictions ordi- naires, pouvaient prononcer et ont en effet prononcé la condamna- ' tion capitale. Je sais d’un autre côtéque le tribun duqueuple Gaius Norbanus est également désigné comme le promoteur u procès fait à Cœpion, et que même il aurait été plus tard appelé à son tour à en répondre (Cic,, de orat., 2, 40.167: 2,48,199: 2, 49, 200. — Orat. part., 30, 105, et alias). Mais, dans ce fait, je ne vois rien qui contredise la donnée ci-dessus : comme d’usnge, la rogation était