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LES PEUPLES DU NORD ` 139 vont au delà des mers à la poursuite de leurs reves de fortune; conduisant par monts et par 'vaux leur forteresse _ roulante [wagenburg] avec cette adresse qui caractérise ' la vie nomade; hostiles à la civilisation, et destructeurs _comme l’ouragan ou la vague en—furie : mais comme la vague aussi, capricieux, irréfléchis,»·courant aujourd’hui en avant, demain s’arrètant tout d’un coup : puis', se pré- cipitant de coté, ou revenant en arrière. Ils arrivaient et ' frappaient à l’instar de l’éclair : à l’instar de l'éclair, ils · _ disparaissaientl .Pourquoi ne s’est-il pas rencontré un ` ' homme qui, secouant la torpeur du siècle, se soit ingénié · à observer diligemmentetà décrire le prodigieux météore? Quand longtemps après, la science a cru retrouver la · chaine dont cette émigration armée forme un anneau, en »mème temps qu’el|e était la premiere, parmi les expédi- tions venues du fond de la Germanie, qui se vint heurter contre la civilisation antique,`la science arrivait, hélas! trop tard : la tradition immédiate.et vivante des faits slétait · irrémissiblement perdue. ’_ · _ Quoi qu’il en soit, le peuple sans patrie des Gimbres, Incursions arrété longtemps devant les portes du sud par les Celtes d“,î;';’“‘ _ du Danube et les Boies principalement, trouve jour enfin ¤<>m*>¤*5· _ ·à briser la barrière. On était au lendemain des attaques _ dirigées par les Romains contre ces memes Gaulois dano- biens. Ceux-ci les appelèrent-ils à leur secours contre les .;légions envahissantes? Ou n’est-ce pas plutot l’invasion. romaine qui les aurait empêchés de se garder suilisam— ment du coté du nord? Les Gimbres traversant le pays des ` Scordîsques, entrèrent (GM) dans celui des Taurisques, et 113 nv. J.·c. ' s’approchèrent des passes des Alpes de Garniole, que cou- vrait le consul Gnœus Papirius Carbon, posté sur les Défaite hauteurs en avant d’Aquilée. Soixante-dix ans plus tot, d° C“"’°“· I une tribu gauloise ayant voulu s’établir su1· le versant ` â méridional, avait du, sur l’ordre _de Rome, évacuer le, · territoirerdéjà occupé sans résistance (III, p. 259) : à _ l’heure où nous sommes encore, la crainte dunom romain 4