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136 . LIVRE ·IV, CHAPITRE V · . temporainsont négligé de nous rien dire de précis. Y suppléer par voie d'induction serait chose impossible , les 4 événements contemporains au nord de la Boheme et du - Main, et à l’est du Rhin inférieur, se dérobant totalement `à nos regards'. En revanche, les faits les plus clairs démontrent que le noyau_des Cimbres, et aussi celui des hordes pareilles des Teutous qui se joignirent à eux un peu plus tard, loin d'appartenir à l’arbre celtique, comme les Romains l’ont cru d'abord, se rattachait au contraire à l’élément germanique. Les deux, petites tribus portant le ` meme nom, restes probables de la grande nation, et délaissées jadis dans la patrie primitive, les Cimbres dans le Danemarck actuel, les Teutons dans l’Allemagne du nord, sur la plage de la Baltique, où déjà un contemporain d’Alexandre le Grand, Pythéas, les a signalés à propos de la traite de 1'ambre : les Gimbres et les Teutons inscrits au catalogue des peuples germaniques parmi les Ingœvons, ' . ' acote des C/zaugues .· l’opinion de César, qui le premier parmi les Romains sut constater la différence entre·Gaulois et Germains, et qui range formellement parmi ces derniers les Cimbres, dont il a encore du voir bon nombre : enfin les noms memes de ces peuples, leurs caractères physiques et ethnologiques,,leur genre de vie, tout, chez eux, les ` rattache à la grande famille du nord, et surtout a la famille germaine. D’autre part, on comprend aisément_ qu’après , quelque vingt ou trente ans de vie voyageuse, peut—etre, l’essaim ramassant dans ses courses à travers les pays celtiques des frères d'armes et des volontaires toujours ` bien accueillis, se soit grossi d’uue foule d’aventuriers ' gaulois.'_Rien d’étonnant dès lors, si l’on voit à la tete des Gimbres des chefs portant un nom celte, ou si les Romains ‘ Non qu’à l’instar de ceux_ qui nous ont transmis ce détail, nous regardions absolument comme une fable le fait que des inondations immenses, survenues sur ,les cotes de la mer du Nord, auraient englouti de grands pays et chassé en masse tout ce peuple (Strab.,’ 7, *293). Mais le fait s’appuie-t-il sur la tradition ou sur une conjec- ture? C’est ce qu‘on ne peut décider.