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120 LIVRE 1ïV, CHAPITRE IV 4 pcuplc le généralat- en chef de l’armée d’Al`riquc. Néan- moins, qu’ils aient au ou non l’intelligence de leurs actes, . cTen était fait du système aristocratique de la restauration du jour où les généraux sortaient tout armés de la machine ' ' des comices; ou, ce qui était la même chose, dujour ou · un oilicier, pourvu qu’il fut populaire, osait et pouvait se porter` de lui-même et par les voies légales au généralat. Nous voyons figurer un élément tout nouveau dans ces " crises qui précèdent la tempête ûnale 1 les hommes de A l’armée et le pouvoir militaire entrent sur la scène des révo-4 ' lutions politiques. On ne pouvait discerner encore si l’élé-` vation de Marius serait l’acte préparatoire d’un nouvel assaut donné à l’oligarchie en vue d’une tyrannie future; ' ousi ce n’était encore, comme il était arrivé tant de fois, qu’un empiétement, sans autres conséquences, sur la pré- rogative gouvernementale : seulement, il était à prévoir que si le germe venait à maturité, la tyrannie échoirait non plus à l’homme purement politique, comme Gaius · · Gracchus, mais à l'ollicier d’armée._ L'organisation mili- I taire était remaniée à la même heure: en formant son armée pour la guerre d’Afrique, Marius, le premier, n’avait plus regardé aux conditions de fortune, jusque-là requises : il avait ouvert les rangs de la légion au plus pauvre volontaire d’entre les citoyens, pourvu qu’il se montràt bon soldat. Il se peut, certes, que l'innovation ait été dictée par des motifs 'uniquement stratégiques 1 encorc était-ce un événement considérable et de grande consé- quence que de changer ainsi du tout au tout la constitu- tion de l’armée. Auparavant, le soldat avait des biens à ' perdre : dans les temps primitifs il avait aussi possédé quelque chose : aujourd’hui, la légion reçoit toutes gens n'ayant rien que leurs bras, et n’espérant rien que dela 104 av. .1.·c. générosité du chef. L'aristocratie, en 650, a le pouvoir iai. illimité, comme aux beaux jours de 620 : mais les symp- · tomes de la catastrophe s’amoncellent; et à l’l1orizon` politique, l'épée s'est placée à portée du sceptre. ‘ '