118 LIVRE IV, CHAPITRE IV ` emirats Quoique d’ordinaire on accorde trop d’importance aux
- `°lm‘*"°°' résultats politiques de la guerre, ou mieux de l’insurrec-
' tion de Jugurtha, encore faut—il en.tenir compte :' ils . offrent aussi plus d’intérét queles arrangements relatifs à ' la clientèle africaine. Tout d’abord apparurent en pleine V lumière les vices multipliés du système gouvernant : il i devint notoire pour tous; il fut, pour ainsi dire, judiciai- ` rement constaté que, sous ce régime, toutes choses dans Bome étaient mises à prix, les traités de paix et l’inter- vention, les murs du camp et la vie des soldats. L’Africain ·n’avait en rien outrepassé la vérité exacte, quand, sortant de la ville, il s’était ecrié : « 0 cité vénale! si elle trouvait » qui la put acheter! ‘ » Au dedans comme au dehors, tout est marqué au coin de la plus détestable corruption. Le hasard a déplacé les perspectives en nous conservant la » relation prise sur le vif de la guerre d’Afrique, et en en _ ‘ mettant le tableau plus près de nos yeux que n’est celui des autres évenements politiques ou militaires du siècle. Dans le vrai, toutes ces révélations n’apprenaient rien que ' chacun ne sut de longue date, que ce que tout patriote hardi aurait pu facilement démontrer par les faits. De i l’ail`aire de Numidie ressortaient, je le veux, de nouvelles preuves, à la fois plus fortes et plus incontestables, de · l’abaissernent du gouvernement sénatorial restauré, abais- sement qui n’était dépassé que par l’incapacité même des gouvernants : mais à quoi bon cette lumière, alors qu’i·l n’y avait ni opposition ni opinion publique assez puis- santes pour forcer le pouvoir à compter avec elles? La guerre numidique avait montré le néant de l’opposition, Il en même temps que les prostitutions du pouvoir. Impos- sihle de gouverner plus mal que ne 1’avait fait la restaura- 11’].l09nv_J'.C_ tion, de 637 à 645 : impossible d’imaginer un corps plus· désarmé, plus irrémissiblement perdu que ne 1'était le wo. Sénat en 645! Que s'il y avait eu vraiment à Bome une ' ‘ [O urbem venalcm! et mature pcriluram si emptarem învcneril! . · (Sell., c. 35.)] . ‘
