A 110 LIVRE IV, CHAPITRE IV nivence avec l’ennemi, à raison ou à tort, jc ne le saurais A 1 dire', fut condamné par un tribunal militaire, et subit la _peine capitale. Deux jours 'après l‘insurrection, Metellus ‘ pénétra dans la place, et y sévit avec toutes les rigueurs de la loi de la guerre.' Mais si tels étaient les sentiments ' des Numides voisins du Bagradas,üplacés sous le coup de l’épée romaine, et d’ailleurs plus dociles, a quoi ne fal- lait·il pas s’attendre de la part des habitants des pays re- culés à l’intérieur et des tribus nomades du désert? J ugurtha était l’id0le des Africains, qui lui pardonnaient facile- ment un double fratricide, et ne voyaient en lui que le sauveur et le vengeur de la patrie. Vingt ans après, un de ses fils s’étant montré dans les rangs de l’ennemi, en _ . ' Italie, les Romains durent renvoyer au plus vite en · Afrique un corps numide qui combattait pour eux. Qu’0n juge par là de son prestige personnel! Comment prevoir _ la fin de la guerre, en un pays où tout favorise le chef qui a pour lui les sympathies nationales; où la configura- tion du sol et le caractère des peuples lui rendent facile, soit de traîner la guerre en longueur dans de petits com- bats incessants, soit dc la laisser un instant dormir, pour la réveiller tout à coup plus violente que devant?
- 07 ai- J··C· Lorsque Metellus, en 647, reprit la campagne, Jugurtha
G¤<>r~ ne tint nulle part: se montrant tantot sur un point, et` dans le désert. . _ tantot au loin, sur un autre. Autant valait donnerla chasse aux lions qu’à ces rapides coureurs du désert. Bataille · livrée, bataille gagnée, qu’importe! Nul résultat au bout. Puis lc roi s’enfonça dans les profondeurs du pays. Dans » une oasis à l’intérieur du Beylicls actuel de Tunis, sur le bord meme du grand désert, et séparée de la vallée de la . ` Medjerdah par un steppe aride et désolé de dix milles de · large [kilom. M,787], étaient deux villesfortes : T/zala au - nord, (plus tard T/zalcplé, non loin de Busch cl C/mme), et Capsa (Gafsa) au sud *. Jugurtha était allé se réfugier ‘ [La topographie indiquée par la carte de l'Afrique romaine du
