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l06 A LIVRE IV, CHAPITRE IV il tint la partie pour perdue, et fit avant tout combat de sérieuses propositions d'accommodement, ne demandant rien de plus que la vie sauve. Mais Metellus avaitpris son parti: peut-être même ses instructions lui enjoignaient- elles de ne déposer les armes qu’après la reddition a merci, et qu’après le supplice de ce prince-client qui avait osé ·` braver la République. Seule expiation, en effet, qui put , satisfaire le peuple romainl Vaiuqueurd’Albinus, Jugurtha aux yeux des Africains n’était rien moins que le libérateur de la Libye; il avait chassé l’odieux suzerain étranger! Son astuce et sa perfidie effrontée en face de ce gouverne- ' La guerre ment infirme de Rome étaient un grave danger. A toute FCCOUIIIIOHCC. _ · . · ' · . _ heure, après la paix faite, 1l pouvait rallumer dans sa patrie l’incendie de la guerre. Point de tranquillité assurée si on le laissait vivre; point de retour possible pour l'armée d’Afrique. Metellus, dans son role officiel, ne répondit (l0I1C (IUE par des p3l`0l€S évasives, pôfldâlîltqtlû SOUS Iïlâltl 109 av. J.—C. dès 645, suivant toute apparence, mais arrivant trop tard (c. 37, 44l, et la réorganisation de l'armée lui ayant pris du temps (cx 44), n'avait pu commencer ses opérations que l‘année suivante ; de même, Marius, que ses préparatifs militaires retinreut un long temps en Italie (c. 84), 107. ne vint en Afrique prendre son commandement qu'en 647, assez tard 106. dans l’année dc son consulat; ou même qu’en 648, alors qu’il n’était 108. plus que proconsul. Par suite, il faut assigner les dates. de 646 et 107. 106. 105. 647 aux deux campagnes de Metellus, et celles de 648 et 649 à celles de Marius. Résultat d'autant plus concordant, qu'il faut nécessaire- 108. ment placer en 646 la bataille du Mulhul ct le siege de Zama, tenant compte de ce qu’aIors Marius poursuivait sa candidature consulaire. Notre historien, d'ailleurs, n’est pointsans avoir commis des inexac- 105. titudes : ne le voyons-nous pas, en 649 encore, donner le titre de consul à Marius? Toute difficulté cesserait si le Sénat avait prorogé le commandement de Metellus, et par là retardé le départ de son 108. successeur. Alors, en effet, ce ne serait plus de la campagne de 646 qu‘il s’agirait, Marius n’ayant aucun droit au commandement, mais 107. bien de celle de 647. Malheureusement ce calcul ne repose que sur . une interpolation (au ch. 73, 7) qui fait défaut danslles meilleurs manuscrits des deux familles sallustiemzes :·il va d'ailleurs contre la vraisemblance : un sénatus—consulte ne pouvait légalement empiéter sur le populiscite; et, loin de dire un mot d'où l’on puisse inférer que Marius aurait fait une concessionvolontaire, Salluste semble avancer le contraire. La phrase de notre auteur, au passage ci-dessus · indiqué, se complétait sans doute par quelques mots qui se sont perdus, et lui donnaient un tout autre sens : peut-être faudrait-il lire: [El (Mario) uti Gallia provincia es]set paulo [ante scnatus] decreveral: ea res frustra fuit.]