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· MOUVEMENT BÉFORMISTE 7 évidemment E1 affranchir le corps électoral de la main- mise de l’ordre gouvernant. Peut-étre que le parti duquel - elles émanaient crut voir en elles -le point de départ de la régénération politique': vaine illusionl Elles n’apportèrent ` aucun remède a la nullité, a l’asservissement de l’organe . Q supreme et légal ·du pouvoir dans l’État; mais bientot le vice des choses apparut plus palpable encore E1 tous, inté- ressés et non intéressés. Dès l’an 60_9, jouant une comédie 14:1 av. J.·c. non moins vaine et menteuse, on avait affiché la recon- naissance formelle de l’indépendance souveraine du peuple, · et quittant le lieu de ses anciennes assemblées, au pied . de la Curie, on les avait transférées sur la place du Marché Q [le Forum]. La querelle de la souveraineté populaire . contre la domination réelle et constitutioimelle des nobles ,. n’était guère qu’appare_nte, après tout. Les partis luttaient E1 coup de phrases et de mots sonores : dans les faits im- Q Q médiats, leur action ne se faisait point sentir. Durant tout le vn<= siècle, c’est dans les élections annuelles aux fonc- tions civiles, au consulat et E1 la censure notamment, que ` la vie politique se manifeste. Les élections, voila bien les Les questions grandes et brulantes: mais les cas sont rares ou él°°u°"" les principes opposés s’incarnent dans les diverses candi— Q datures; d’ordinaire les compétitions ne touchent qu’aux personnes. Que la majorité des votants se porte sur un _ Cœqilius ou sur un Cornelius, peu importe : la politique générale n'a rien E1 y voir. S’il est quelque chose qui cor- rige et transforme les vices des factions, c’est le libre · mouvement des masses dans l’État et leur commun pro- grès vers le but idéal qu’elles professent : a Rome, les partis ne jouaient qu’un jeu misérable, au profit des cote- ` ries qui se disputaient le_pouvoir. Il était relativement _ facile E1 tout noble Romain d’entrer par la questure et le tribunat du peuple dans la carriere des fonctions publi- ques [cursus houorum]: mais, pour arriver j usqu’au con- vote écrit sur des tablettes ( tubcllœ). Leurs auteurs furent les tribuns Gabinius, L. Cassius Longinus et G. Papirius Garbo.] .