Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/109

Cette page n’a pas encore été corrigée

LA RESTAURATION. JUGURTHA 105 _ , la guerre avec toulesses rigueurs. Gomme de juste, un aristocrate eut encore le commandement en chef.'Mais` · . celui—là du moins était du petit nombre des hommes de` sa caste qui, moralement et militairement parlant, se · · ‘ montraient à la hauteurde leur mission. Le choix tomba - i sur Quinlus Mctellus. Comme tous les membres de la MetettusQ famillepuissante à laquelle il appartenait, il était foncie- ‘é"é'“1 °"_°h°f' . rement opiniàtre et absoludans ses principes nobiliaires : magistrat , il se serait fait honneur de `soudoyer. des- assassins s’il eût cru qu’il y allaitde l'intérét de la cité; il · V eût souri dédaigneusement au donguicholisme impolitique de Fabricius , à sa générosité naïve envers Pyrrhus. Inflexible d’ailleurs en face du devoir, inaccessibleà la corruption ou à la crainte, capitaine expérimenté et sagace; ‘ il sut meme s’ail”ranchir assez de ses préjugés nobiliaires , pour ne point prendre ses lieutenants parmi les nobles. Il choisit pour tels Publius Rulilius Rufus, olîicicr excellent, hautement réputé dans le monde militaire pour son amour A exemplaire de la discipline, pour ses méthodes améliorées , " ou neuves dans l’exercice des armes, et Gaius Marius, un brave soldat latin, fils de paysan, parti du dernier rang de l’armée. Assisté par eux et par d'autres officiers capables, le consul débarqua en Afrique, au cours de 645, et prit ioeav. .1.·c.· I aussitot le commandement de l’armée. Il la trouva désor— n ` ‘ ' ganisée au point que ses chefs n’avaient point encore osé la mener en territoire ennemi : elle n’était jusque-là redou- 'table qu’aux malheureux habitants de la province romaine. Metellus, actif autantque sévère, la remit en état aussitot, ` et dès le printemps de 646 il lui fait franchir la frontière wa. numide‘. Quand Jugurtha sut l’état nouveau des choses, ‘ . - ' Dans le récit émouvant et spirituel que Salluste nous a laissé de cette guerre, la chronologie a été négligée plus que de raison. La guerre aurait pris lin dans l'éte de 649 (Bell. Jug., c. H4) : or, si . 105- Marius, nommé consul pour 647, a commencé sa campagne en cette 107- même année, il s'ensuit qu'il aurait commandé trois ans durant. Et pourtant, selon Salluste, qui d'ailleurs est dans le vrai, il n’aurait fait que deux campagnes De même que Metellus, descendant en Afrique