` 358 LIVRE Ill, CHAPITRE`lX Q · Lysimachie eût résisté jusqu’à la lin de l’été, alors pro- _chaine, ou que si la grande arméc du roi se fût avancée jusqu’à la rive d'Asie, Scipion se serait vu contraint _ de prendre ses quartiers d’hiver sur la côte d’Europe, en _lieu peu sûr, militairement et politiquement parlant. à ` Quoi qu'il en soit, les Romains s’établissant sur la côte 'd’Asie prirent quelques jours de repos, et attendirent leurgénéral retenu en arrière par l'accomplissement de ses devoirs religieux. A ce moment arrivèrent au camp des envoyés du Grand-Roi, sollicitant la paix. Antiochus offraitla moitié des frais de la guerre, et l’abandon de ·tou_tes ses possessions en Europe, comme de toutes les ‘ ' ' villes grecques d’Asie-Mineure qui s’étaient tournées du côté de Rome. Scipion exigea le payement entier des V dépenses de guerre et l’abandon de toute l'Asie-Mineure. _ « Les propositions d'Anti0cl1us, .» ajouta-t il, « eussent » été acceptablessil’armée se fûtencore trouvée devant » Lysimachie ou en deçà de l'Hellespont; elles ne suf- ¤» fisent plus aujourd'lin_i que les chevaux tout hridés 4 » portent dejà.leurs cavaliers! » Le Grand-Roi voulut alors acheter la paix, selon la mode orientale; il offrit des monceaux d’or au général ennemi, la moitié, dit-on, de ses revenus d'une année! Il échoua, cela va sans . 5 dire : pour tout_remercîment de la remise sans rançon de son fils capturé par les Asiatiques, le lier citoyen de Rome lui lit dire, à titre deconseil ,d'ami, qu’il n'avait rien de mieux à faire que de subir la paix sans condi? tions; et pourtant la situation n’était point désespérée. ·~ Si le roi avait su se décider à traîner la guerre en lon- _ gueur, sienfonçant dans les profondeurs de-l’Asie, et at- tirant les Romains derrière lui, peut-etre eût-il changé là I _ face des affaires. Au lieu de cela, il s’exaspè1·e follement l Ãcontre l’orgueil sans doute calculé du Romain; et trop peuferme d’ailleurs pour conduire avec suite etméthode V une lutte qui pourrait durer,_ il aime mieux précipiter 7
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