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24 · LIVRE lil, CHAPITRE I - · thage a pour habitude, jquand les notables sont tombés j et appauvris, de leur rendre la richesse auxdépens de · i sessujets: elle les envoie dans lesvilles de son empire U 1 à titre dloiiiciers d’impôt et de corvée, signe infaillible de corruption dans toute oligarchie. Aristote, il est vrai, ,voit là la cause .`de la solidité éprouvée des institutions carthaginoises. Je conviens que jusqu’à son` temps, Car- " thage Il,3V3it passé' par aucune revolution qui_méritàt ' I ` · ce noin. La foule était sans cheisi L’0ligarchie savante , ` des riches avait toujours des avantages materiels à of’l`rir à quiconque se montrait intelligent, ambitieux et beso- 4 I . ’ gneux; et quantàla plèbe, on,luiiern]ait la bouche avec les miettes de pain jetées en récompense d’un vote élec- ` — _ toral, ou tombées de la table des grands. Que sous un ' — tel régime —il'y eùtprise pour' une opposition démocra— · · " ·‘ ' tique, on le conçoit facilement; mais à `l’heure ou con1· ' mencèrent lesguerres 'avec Rome, cette opposition était _ encorelsans force. Plus tard, après les désastres de l`armée,_son`intluence politique grandit bien plus vite _qu’à Rome, ous’agiteun`parti pa1·eil. Alors, les assemblées _ populaires veulent dire le i.1‘a—.·ia— mot dans les grandes — questions, etdépouillent lïoligarchie de son omnipotence. A la lin des guerres d'l·lannibal, et_ sur "la motion inêmc du grand capitaine, on décidera que nul membre du ' conseil des Cent ne pourrasiéger plus de deux ans. La . démocratie coule désormais 'à pleins bords: elle seule _ _ alors eût sauvé Carthage, si Carthage avait pu être sau-- . · ` vée; L’opposition, d'ailleurs, avaitpour mobile,il le faut · .bien reconnaître, un patriotisme puissant, en même- _ temps que l’_a1·deur des réformes; mais les appuis soli- u · , deslui manquaient: tout était gâtéet pourri sous elle. l _ ' ‘· ‘ Le peuple, au dire des Grecs `instruits, qui le compa- ` _ rent à celui ;d’Alexandrie, se montra au plus haut point . indiscipliné,‘incapable de mériter et conquérir la puisë sance; et l’on'avait à_se demander, en vérité, à quoi