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· ' -250 . LIVRE Ill, CHAPITRE Vl‘ ' i les deux grands capitaines, alors maîtres des alfaires, en _ ' _ offrantet en acceptantla paix, avaient voulu contenir dans de justes·etprudentes· limites, _l'un la fureur ven- · · - geresse _des vainqueurs, l’autre«l‘opiniâtreté inintelli· ' gente et perniciense desvaincusl La magnanimité des _ · i sentiments, la hauteur de la p_ensée politique se mon- ‘ . trent égales chez Hannibal et chez`Scipion : le premier se _ , ‘ résignant stoïquement àvfinévitahle nécessité, le second ·· . A ne voulant nide l’abus inutile ni des `odieux excès de la victoire Ne s’est<il pas demandé, ce libre et généreux . penseur, en quoi il pouvait être utile à_Bon1e, la puis¥ A · Sance politique de Carthage une fois à bas, .de détruire · aussi cette antique capitale 'du commerce-et de l`agri¢ . culture °?' N'était·_ce pas attenter à la civilisation, quelde · _ renverser hrutalement l’une de ses colonnes? Les temps i ,I ne sont point venus, encore, ou les hommes d'État de · ' Borne, se faisant les bourreaux des États voisins, croiront I laver suflisamment fignominie romaine, en donnant ît ‘ liheure de leurs loisirs une larme à leurs victimes! · nesunm . Telle fut la fin de la deuxième guerre punique, ou de de la gucm laguerre d’Hannibal, comme l’appelèrent les Romains. ` ' i A Durant dix-sept années', elle promenafses ravages par ` î ' -les lles et les continents, des colgnnes·d*Hercule à [Hell ‘ I · lespont. Auparavant, Rome,n’avait guère songé qu’à la _ « conquête et à la domination de—la terre ferme d’Italie, ' — L eaagçà deses fmntières naturelles en-,y ajoutant les îles et les mens voisines. Les conditions de la paix, im- P ~ posées à l’Afrique, font clairement voir qu’en finissant ` »l_a guerre, la pensée ne lui étaitpoint encore venue d’en- i glober les États méditerranéens dans sa domination, ou de fonder, son pr0fît,la monarchie universelle. Elle ` voulait seulement mettre un rival dangereux hors d'état _ V de nuire, et donner à l?Italie de plus commodes voisins. , Mais l_es résultats allèrent bien audelà :· la conquête de _ _ V l’¥Espagne, giotamment, était? peu" d’accord avec ces