Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/222

218 LIVRE III, CHAPITRE VI I ` _ · . la meilleure colonie des Phéniciens, ouvrit ses portes à de nouveaux maîtres, à des conditions d'ailleurs favo- ' ' rables. Après une guerre de treize ans, I’Espagne, cessant I d’être aux Carthaginois, devenait province romaine! · _ Pendant des sièclesencore elle luttera, toujours vaincue, _ jamais soumise! Mais à l'heu_re ou nous sommes, les_ ' [ Romains n’y ont plus d’ennemis devant eux, et Scipion, [ * mettant a protit les premiers instants de ce qui semble aim iii-.1. c. être la paii, dépose son commandement (fin de 548), et s’en va en personne rendre compte à·Rome deses _ - victoires et de ses conquêtes. A , I _ ni Satin. _ Pendant qu’il était mis fin à la guerre, en Sicile par _ """°H"' Marcellus, en Grèce par Publius Sulpicius, et en Es- _ pagne par Scipion, l’immense lutte se', continuait sans , - `répit dans la Péninsule italique. La bataille de_ Cannes ' 'et ses conséquences ayant été insensiblement passées à la balance des profits et des pertes, voici quelle était, au am. commencement de 540, et de la cinquième année de la 4 I guerre, la situation respective des Romains et des Car- Pnsiiiun tliaginois. Hannibal parti pour le sud, l’Italie du nord ` 'l°‘ """‘“"" avait été réoccupée. Trois légions la couvraient : deux campaient dans le'pays des Gaulois, .,la t1·oisième se tenait en réserve dans le Picénum. A l`exception des ' i forteresses et de quelques places maritimes, toute la` _ ' basse Italie, jusqu'au Gargauus et au Vulturne, appar- . X tenait à Hannibal. Ilétait sous Arpi avec son corps prin-_ . cipal : en face de lui, Tibérius Gracclius, à la tête de quatre légions, s’appuyait sur les forteresses de Lucérie et de Bénévent. Dans le Bruttium, dont les habitants ` 4 s'étaient tous jetés dans les bras des Carthaginois, les ports, saui`Rhégium, que les Romains protégeaient depuis I Messine, étaient tombés au pouvoi1· de |’ennemi; etHannon occupait la contrée avec un deuxième corps, sans avoir _ ' (levant soi une seule des aigles romaines. L’armée·princi— pale de Rome,··formée de quatre légions sous les ordres