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` 18Àl LIVRE Ill, CHAPITRE VI _ , I mené les choses à Tarente. Ils avaient la folle prétention . ° de se soustraire et à la dominatio11 romaine et à celle des Phéniciens. Le Samnium et la Lucanie n’étaient plus ce · que les avait vus Pyrrhus, alo1·s qu’il avait cru pouvoir I entrer dans Rome à la tête de la jeunesse sabellienne. Les forteresses romaines couvraient le pays, étouffant · _ toute énergie et toute force : sous la domination de la République, les habitants avaient oublié l’usagé des· armes, et ne lui envoyaiènt,connné on sait, que de faibles Q contingents. Plus de haines nulle part, et partout, au . contraire, de nombreux personnages intéressés au x succès · · de la métropole. La cause de Rome ruinée, on con- sentait à épouser celle 'du vainqueur, mais sans perdre de vue qu’il n'apportait point la liberté et qu’on ne faisait que changer de maître. De là, nul enthousiasme ‘ · chez les Sabelliens qui se tournaient vers Hannibal, _~ mais simplement le découragement qui ne fait,.plus résistance. . ‘ _ .` . Dans ces circonstances, la·guer1·e subit un temps ` d’arrêt. Hannibal, maître detout le sud de la Péninsule' jusqu’au· Vulturne et au Garganus [monte Gargano], ne pouvait pas abandonner la contrée à elle-même, comme il avait.fait de la Cisalpine 1 il lui fallait défendre sa fron- . tiere, sous peine de la perd1·e s’il la découvrait. Or, pour _ f contenir le pays conquis, malgré les forteresses qui par-· h tout défiaient ses armes, malgré les armées qui allaient descendre du Nord; pour p1·endre en même temps l'offen- . ·sive, tâcheidéjà difficile pa1· elle seule, contre l’ltalie [ I centrale, son armée, forte de quarante' mille hommes I ` i au plus, si l'on en déduit les contingents italiques,_était Mmelmx loin ·de `suffire. Tout d'abord il allait avoir. affaire à d’autres adversaires. L’expérience avait durement en- seigné aux Romains un meilleur système de guerre. ` îlls ne mettaient plus a la tetede leurs armées que des ` générauk éprouvés, et qu’ils prorogeaient,.s’il en était