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166 LIVRE lil, CHAPlTRE'V k _ casion favorable. ll 'se rapproche des Carthaginois, s’en ' vient` camper sur le territoire des Larinates [Larinum, ‘ . ` auj-L Larinol, arrête par sa seuleuprésence les détache- memsennemis, gênela rentréedes approvisionnements, livre une foule de petits combats, souventheureux, aux escadrons carthaginois,`aHannibal lui-même, et le con- traint àramener a lui ses corps avancés, pour les con- . centrer tous sous Gérunium. La nouvelle de ses succes, exagérés (sans nul doute par ceux', qui l’apportent,— souleve dans Rome un orage contre le « Tempo- , riseur. ip ·Ce n'était pointsans quelque raison. S’il était sage aux Romains de se tenir surla défensive, et d’attendre le succès en aifamant l'ennemi, c'était pour- , tant une singulière défensive que celle adoptée. Couper les`vivres à l’ennemi était bien : mais le laisser promener ` . la dévastation dans toute l’Italie centrale, en face d’une _ armée romaine autant et plus nombreuse que la sienne " et pourtant inactive; le laisser après tout faire ses approvisionnements a l’aide de_ ses fourrageurs lancés en grandes masses, n`était-ce point l'insuccès flagrant? Publius Scipion, dans son comma`ndement du Pô,`avait autrement compris la défense du pays. Quand son suc- ' cesseur avait voulu l’imiter sous Casilinum, il avait V échoué, et prêté le flanc aux risées de tous les mauvais plaisants de Rome`. On devait s’eton'ner vraiment de voir ' les cités italiques tenir bon encore! Hannibal ne leur _ montrait-il pas tous les jours la supériorité des Cartha- ~ ginois, le néant de la protection romaine? Combien de l temps croyait-on qu’elles` se résigneraient à supporter doublement les charges de la guerre, à se laisser piller , 'et ravager sous les yeux des légions et de leurs propres ` contingents? Quant à l’armée,~on ne pouvait pas dire ` que ce fut elle qui `rendît une telle stratégie nécessaire. . Formée en partie de levées nouvelles, il est vrai, elle _ avait pour noyau les solides légions d_’Ariininum. Bien_