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rait pu tenir tête encore aux Carthaginois. Opérant une conversion tout à fait inattendue, Hannibal laisse de côté Spolettum, qu’il a en vain tenté de surprendre, traverse l’Ombrie, mettant à feu et ii sang le Picemzm et les riches métairies romaines qui le couvrent, et ne fait halte que sur les bords de l’Adriatique. Ses hommes et ses chevaux` ne s’étaient point encore remis des maux de la campagne du printemps. ll leur donne du repos dans cette superbe contrée, durant la `plus belle saison ’de l’année. Il veut les rétablir complétement sur pied, et en même temps réorganiser son infanterie libyenne sur le modèle de lalégion. Les armes des Romains ramassées après la bataille lui cn fournissent le moyen. C’est de la aussi qu'il renoue avec Carthage ses communications si longtemps interrompues, et qu`il y expédie par mer la nouvelle de ses victoires. Enfin, quand son armée, bien refaite, s’est familiarisée avec ses armes nouvelles, il lève son camp, et marchant lentement le long de la cote, il descend vers l’ltalie méridionale.

C’était encore un juste calcul de sa part, que d’entreprendre en ce moment la réfection de son infanterie. Les Romains, terrifiés, s’attendaient tous les jours à l’attaque de leur ville, et lui laissèrent un répit d’au moins quatre semaines, pendant lequel il se hâta de mener a fin cette conception d’une hardiesse inouïe. Placé’au cœur du pays ennemi, n’ayant qu’une armée inférieure en nombre à l’armée de ses adversaires ; il ose changer du tout au tout son organisation de combat, et forme rapidement des légions africaines qui pourront aussitôt lutter contre les légions de Rome. Il espérait aussi que la Confédération italique allait se relâcher et se dissoudre. Mais son espoir est déçu. Ce n’était rien que de faire soulever les Etrusques : déja ils avaient combattu dans les rangs des Gaulois durant les dernières guerres de leur indépendance. le noyau de la Confédération, son centre