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pour les chevaux ét les mulets ; mais il fallut trois jours d’efforts, ou les soldats se relevèrent les uns après les autres, pour faire arriver les éléphants de l’autre côté. Le quatrième jour, toute l’arméé était enfin réunie : la vallée allait s’élargissant et devenait plus fertile. Entin apres trois autres jours de marche encore, la peuplade des Salasses, riverains de la Doire, et clients des Insubres, reçut les Carthaginois comme des amis et des sauveurs. A la mi—septembre, l'armee debouchait dans la plaine d’Ivrée [Eporedia], ou les soldats épuisés furent mis en cantonnement dans les villages, ou, pendant vingt-quatre jours de repos et de bonssoins, ils se refirent de leurs épouvantables fatigues. Si les Romains, chose qui leur eut été bien facile, eussent eu chez les Taurins un corps de trente mille hommes frais et prêts au combat, s’ils eussent attaqué à une pareille heure, c'en était fait sans doute de la grande entreprise d’Hannibal ; heureusement pour lui, comme toujours, ses adversaires n’étaient point là ou ils auraient du être, et ses troupes prirent tout à l'aise le repos dont elles avaient tant besoin.

Toutes les questions topographiques, relatives au fameux passage des Alpes par Hannibal, nous semblent a la fuis videes et résolues, quant aux points les plus essentiels, dans la dissertation étudiée de main de maitre, de MM. Wickham et Cramer [Dissertation on the passage of A Hannibal orer the Alps. Oxford, 1820.-V. aussi dans le même sens: De Luc (Andre), Histoire du passage des Alpes par Hannibal, depuis Carthagene jusqufau Tesin, d’aprés la narration de Polybe, comparée aux recherches faites sur les lieux, etc... Paris et Genève, 1818. M. Mommsen a complètement adopté leur système, qui paraît d’ailleurs le plus plausible, notamment en ce qui touche le passage par le col du petit Saint-Bernard’]. Quant aux difficultés chronologiques, elles

De toutes lesroutes assignées par les critiques à l`armée d`Hannibal, celle qui la fait arriver h Pile Barbe sur la Saone, nu-ilessus au Lyon, puis gagner de la le Saint-Gothard par la vallée dn Rhone et la Fur/ca, est assurément aussi celle qui tluit etre rejetée rl’abord. L’îtc des Allobroges n’etait. auirc que la vaste contrée enfermée par les fleuves’ venant des Alpes (diversis ea: Alpibus decur- rentes, T. Liv., 2•, 3l), le Rhone ct t’lsi:rc; et il est certain qullannibal ont · perdu trop de temps Et remonter tout le Valnisl —— Quant au passage par le mont Gemivre, détendu par Lelrunne (Journal des Savants), par Forlia ’ d’Urban (sur lepassage d’Hannib_al, Paris, 4821), par le général de Vaudou- _ court (Milan, l8l2), il semblerait plus facile d’j croire; mais continent, de l’i`le