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.110 ` .Ll\"HlÈ 111, <;11AP1'1‘RE 1_v· _ , —mée,` pi·enant en main l’exécution du plan sans nul · doute concu avant lui par son père. De même que Cai- · thage n’était directement attaquable qu’en Libye; de V même 'on ne joignait Rome· que par l’Italie. Rome bien certainement voulait descendre en Afrique, et Carthage nepouvait plus, comme autrefois, se limiter à des opé- - rations secondaires, telles que la lutte en Sicile, oula défensive, sur son propre territoire. Les défaites y com- _ portaient les` mêmes conséquences désastreuses: la vic· toire n'y assurait point les mêmes résultats. —,Mais · I comment, par ou attaquer l'Italie‘? Assurément les routes I i` de terre et de mer conduisaient; niais si l'entreprise” n’était point une sorte d’aventure désespérée, si Hannibal rêvait une expédition sérieuse, ayant un but vastc et · stratégique ala fois, il lui fallait une base d’opérations _ plus rapprocliée`que l’Espagne ou l’Afrique. Rome étant maîtresse de la mer, une llotte, une forteresse-maritime · constituaient un mauvais appui. Il ne_pouvaitpas comp- ter davantage su1· les regions occupées par la Confédé- ration italienne, En d'autres temps, en dépit des sym- pathies puissantes éveillées par le nom grec, elle avaiti tenu ferme devant Pyrrhus: on ne pouvait s'attendre à la voir se dissoudre à Vapparition d'un général car- · thaginois. Entre le réseau des forteresses romaines et la forte chaîne des alliés de Rome, une armée envahis- · sante neserait-elle pas "bientôt écrasée? Seuls, les Li- gures et les Gaulois offraient à Hannibal tous les avan- — » tages que les Polonais assurèrent à Napoléon, dans ses campagnes contre les Russes, analogues sous tant di: . _ rapports avec l’expédition carthaginoise. Ces peuples Iré- missaient encore_ au lendemain de la guerre. ou avait — péri leur indépendance :`étrange1·s aux ltaliques, mena- cés dans leur vie, voyant s’élever chez eux les premières — enceintes des citadelles romaines et tces`grandes voies qui les enveloppaient, ne croiraient-ils pas voir des sau- .