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LIVRE I, CHAP. XV

Grèce. Toutefois, Athènes et Égine sont les seuls points du territoire hellénique où la peinture tombale, l’art de ciseler les miroirs, et l’art du lapidaire semblent jusqu’ici avoir laissé de notables vestiges. Le temple toscan n’est exactement conforme ni au mode dorique, ni au mode ionique ; mais par ses caractères distinctifs les plus importants, par sa colonnade périptérale qui enveloppe de tous côtés la cella, par les bases mêmes de ses colonnes, il se rapproche davantage du mode ionique de la seconde époque. Or, nous voyons qu’en Grèce, le système le plus voisin du toscan dans ses dispositions générales, est précisément aussi le système ionien-attique, dans lequel l’élément dorique a profondément pénétré.

En ce qui touche le Latium, les indications historiques nous font défaut dès qu’il s’agit de dire par quelle route l’art lui a été apporté. Toutefois, si comme cela parait vrai, il est raisonnable d’admettre qu’il a suivi la même voie que le commerce, on arrive à une conclusion toute en faveur des grecs de la Campanie et de la Sicile. Ce sont eux surtout qui ont dû, en même temps que leur alphabet, apporter leurs modèles artistiques aux Latins. Objectera-t-on la Diane de l’Aventin et ses ressemblances avec l’Artémis d’Éphèse ? C’est là un fait isolé qui ne prouve rien. Nous accordons aussi que les anciens Étrusques ont fourni des modèles à leurs voisins. — Quant aux races sabelliques, ici encore, comme pour l’alphabet grec, ce n’est que de seconde main, et par l’intermédiaire des peuples de l’Italie occidentale, que l’architecture et la statuaire hellénique sont arrivées à leur connaissance.

Que si nous avions à porter un dernier jugement sur la vocation artistique des diverses nations italiques, nous le formulerions en peu de mots. Dès l’époque où nous sommes, on constate, ce que les siècles postérieurs démontreront mieux encore, l’antériorité des Étrusques dans la pratique des arts ; et leurs travaux sont à la fois